Une nouvelle menace plane sur les champs de blé des plaines des Arribs : la mouche grise ou Delia coarctata. Sur les 160 hectares qu'ils cultivent à Bir Ghabalou et Raouraoua, un céréaliculteur et son frère évaluent à 50% les dégâts causés par le parasite. La journée de vulgarisation sur les désherbants qui s'est tenue lundi 5 mars à la coopérative des céréales et des légumes secs de Bouira, a été l'occasion de rappeler qu'aucun produit n'a été trouvé pour lutter contre la mouche. Certains agriculteurs, lors de cette manifestation, ont présenté le problème à la représentante des laboratoires Boyer, qui commercialisent entre autres le Hussar en Algérie, un produit à double action herbicide. Ils ont exprimé leur inquiétude quant à cette larve qui s'attaque à la tige de blé au point de provoquer de larges pelades dans les champs. Selon l'un d'eux, la DSA a déjà été mise au courant. L'institut technique des grandes cultures de Sidi Slimane a également été alerté. Une équipe a effectué une sortie dans les champs parasités par la mouche grise. En attendant le rapport, prévu d'ici peu, un agriculteur a effectué ses propres recherches sur Internet. Selon les données recueillies, cette mouche mesurerait entre 6 et 7 mm. Alors que les pattes de la femelle sont jaunes, celles du mâle sont noires. Une mouche grise pondrait 30 à 50 œufs, essentiellement sur les graminées. Les fortes gelées auraient favorisé l'apparition de la larve. La ponte a lieu en été : l'œuf est déposé dans les infractuosités du sol. L'œuf subit une diapause, qui ne peut être levée qu'après une période de froid de 4 à 6 mois, à une température inférieure à 12°C. Ensuite, les jeunes larves éclosent dans le sol. Elles pénètrent à partir de janvier dans les tiges des graminées où elles vivent au niveau du bourgeon terminal. Une même larve peut miner toutes les tiges de la plante et les détruire. Son développement dure de 45 à 60 jours, puis elle abandonne la plante et se nymphose dans le sol.