Ce lieu de culte musulman fut annexé au camp militaire établi dès 1833. La mosquée fut transformée en chapelle. Par la suite, le clergé prit possession des terrains environnants en 1848 et édifia le grand séminaire, siège actuel du ministère des Ressources en eau. Pour le visiteur comme pour de nombreux habitants, Kouba présente l'aspect d'un village caractérisé par une architecture typiquement coloniale. Une maison, située à l'oasis, garde encore la mention « fondée en 1905 ». Ce qui demeure fort acceptable, car la ville a eu son statut de commune très tôt, à savoir en décembre 1836. Toutefois, un observateur averti est attiré par certaines constructions réalisées pendant la période ottomane. L'école primaire Malika Kherchi, connue autrefois par l'appellation « grande école », en est une. L'aspect extérieur relève de l'architecture ottomane. Les fenêtres présentent une triple rangée d'arceaux. « Ce motif architectural représente un signe distinctif réservé aux résidences de dignitaires turcs », a précisé M. Benmeddour, chercheur spécialisé en patrimoine. Cet établissement a subi beaucoup de transformations, mais un élément révélateur accroche l'attention. Il s'agit de la porte d'une salle de classe. Elle est en bois massif et hérissée de grosses têtes de clous de fer. Selon une source proche de l'établissement, la porte est entretenue car elle est authentique. Les premières modifications ayant touché cette résidence remontent d'après les archives, à l'année 1832. La seconde construction est implantée à Vieux Kouba et fait office d'un jardin d'enfants. Elle garde encore certains aspects de l'architecture ottomane en dépit d'innombrables transformations subies. « La première école de Kouba fut construite en 1848 », lit-on dans un document historique. L'autre bâtisse, située non loin de la cité des Anasser, est en ruine. La dernière est attenante à la caserne. « C'est une résidence datant de l'époque ottomane. Elle appartenait aux planteurs de tabac et grands propriétaires terriens, originaires d'El Khroub. Les propriétaires actuels l'ont restaurée », a indiqué un vieil habitant de Kouba. Confirmant ces observations, M. Benmeddour a tenu à rappeler qu'en sus des forts, des édifices civils et religieux, de riches résidences de dignitaires turcs, furent occupés par les militaires au lendemain de la prise d'Alger. « Kouba faisait partie des terres Fahs (faubourgs), situées à l'extérieur de La Casbah. Après que la citadelle eut connu une extension, les dignitaires prirent possession d'importantes étendues et y élevaient des résidences secondaires. Celle du mufti de la mosquée de Bab Azzoun s'y trouvait », a-t-il précisé. Dans cette même localité, on peut évoquer, également, les propriétés connues par l'appellation « djenane » qui englobent et la bâtisse et les vergers, comme celle de Djenane Ben Omar, Djenane Mehmet Sehaous et Djenane Chaouch, situés entre Kouba et Gué de Constantine. Parmi les autres propriétés qu'on peut encore citer, figure le domaine de 5 ha appartenant au trésorier du dey, établi entre le lieu dit Bouderba et Vieux Kouba.Au lendemain de l'occupation militaire, de somptueuses résidences avaient subi des transformations radicales, faisant disparaître à jamais un charme inégalable. D'autres ont été carrément démolies par les nouveaux propriétaires illégaux, sous prétexte que le trésor qu'elles devraient receler ne s'y trouvait pas. Néanmoins, cela n'empêche pas l'observateur en quête d'une réconciliation de se planter à Koursy El Djeloua, signifiant le siège du Panorama, pou contempler cette vue superbe qui s'offre à lui.