L'opération Paniers solidaires, première du genre, visait au premier chef les femmes et les plus exclues d'entre elles. L'association Start qui active en milieu universitaire et qui a élu domicile au sein de l'Institut national de commerce, a pleinement réussi son pari. Au final, ce sont 9,15 tonnes de denrées de toutes sortes qui ont atterri dans les locaux fort exigus du centre sis à Addis-Abéba. Tout a commencé quand, un jour, Walid, le jeune secrétaire général de Start, s'est trouvé confronté au cas dramatique d'une fille mère qu'il a orientée vers le foyer tenu par SOS femmes en détresse. L'étudiant de 4e année de l'INC a alors pris conscience de la situation des pensionnaires de ce foyer : pas de subvention, les repas étaient préparés grâce aux saisies de produits du marché noir effectuées par les policiers au cours de leurs rondes à travers la capitale. Une mini-opération est lancée vers la fin 2006 et germa très vite l'idée qu'il fallait en faire plus, beaucoup plus ! N'écoutant que sa générosité, il propose au président de lancer une vaste collecte de dons par le biais des supérettes : l'opération Paniers solidaires venait de prendre forme. Il fallait choisir le moment opportun, organiser le traditionnel « Live Start », juste la veille de l'opération pour sensibiliser le maximum de jeunes. Ce qui fut fait ! L'Office de Riadh El Feth est d'emblée convaincu de la justesse de la cause défendue par Start et il met gracieusement à sa disposition la salle Ibn Zeydoun pour le traditionnel concert de solidarité intitulé Live Start qui en était, le 28 février dernier, à sa 6e édition. L'association Start réussissait ce soir-là son premier pari : une recette de 150 000 DA venait alimenter la cagnotte destinée aux femmes dans le besoin. C'est dans un véritable tintamarre que les Startiens annoncent aux pensionnaires leur arrivée. Et le ciel, nuageux depuis la veille, s'éclaircit soudain. Une lueur brille dans les yeux de ces dizaines de femmes qui savent que ce jour-là, était jour de fête et qu'on ne les avait pas oubliées. Une chaîne humaine se forme pour décharger et ranger ces bouteilles d'huile, ces cartons de pâtes ou ces sacs de couches-bébé.