Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, a décidé d'annuler la visite de travail qu'il comptait effectuer hier à Annaba. Il devait également inaugurer les travaux du 3e Congrès des associations de protection du consommateur. Le représentant du gouvernement était très attendu dans cette wilaya qualifiée, durant les années 1980, de poumon économique de l'est du pays et l'une des plus importantes villes d'Algérie. Ce n'est plus le cas ces dernières années. La wilaya s'est recroquevillée sur elle, ses activités industrielles et agroalimentaires ne sont plus qu'un vieux souvenir. Ville touristique par excellence avec un important potentiel naturel, la wilaya n'attire plus touristes et hommes d'affaires. Contrairement à une certaine période, on y vient maintenant, uniquement par contrainte, dans le cadre d'une mission ou pour une brève visite familiale. M. Djaâboub a, certainement, été briffé sur la situation économique et commerciale très mal en point que vit Annaba. Cette situation a empiré depuis le début de l'année 2006. alors que ses représentants à Annaba font la chasse aux petits commerçants des fruits et légumes, des viandes avariées et quelques locaux commerciaux « ciblés » pour leur fermeture, les gros requins de la contrebande et des produits importés font la pluie et le beau temps sur le marché local. Le commerce de l'électroménager, de l'informatiques, des effets vestimentaires et produits agroalimentaire, illicitement importés, prend des proportions alarmantes. Aucune intervention des services du commerce n'est venue mettre un terme à ce marché qui, sans être informel, active dans l'informel. Dans le programme de la visite du ministre, il était prévu l'inauguration du nouveau siège de la direction du commerce de la wilaya à Pont Blanc et quelques autres étapes n'étant que de la poudre aux yeux. Rien en ce qui concerne la situation des abattoirs, le marché de gros des fruits et légumes et celui couvert d'El Hadjar. Le 1er important potentiel économique et social menace ruine, malgré les multiples engagements de réhabilitation publiquement exprimés. Le second, puant, malodorant et sans éclairage, est encerclé par la gadoue. Le 3e, est depuis 1995 livré, du moins ses locaux, à des prix symboliques à des locataires qui l'utilisent uniquement pour l'établissement de vrais faux registres du commerce. Hachemi Djaâboub n'est pas venu et ne viendra pas à Annaba parce qu'il n'a rien à proposer comme solution pour redonner à la wilaya sa vocation de poumon économique de l'est du pays.