Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a organisé mercredi dernier une rencontre régionale sur la profession paramédicale au niveau du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Les différents intervenants ont dénoncé la situation dans laquelle patauge le corps paramédical qui forme à lui seul plus de 50% du personnel médical dans le secteur de la santé. La nécessité d'élaborer un statut régissant cette profession se fait de plus en plus urgente, estime Ghachi Lounès, secrétaire général du SAP. « Nous voulons que l'évolution qu'enregistre le secteur de la santé dans certains domaines touche également notre corporation. La réforme engagée par le ministère de tutelle n'aura jamais d'effet positif sur le terrain si ses responsables continuent à nous ignorer et à nous marginaliser », a-t-il déclaré au terme d'une conférence de presse organisée au milieu de la journée. M. Ghachi a aussi mis l'accent sur le problème du plan de progression de carrière chez les paramédicaux sans oublier la question des maigres salaires attribués à ce corps professionnel qui joue un rôle important dans le système de santé des Etats à travers le monde. « Il faut rendre la profession attractive et performante », a insisté un infirmier qui a dénoncé le manque de suivi des paramédicaux en dehors des trois ans de formation technico-médicale initiale. Le perfectionnement à travers l'organisation de stages et autres séminaires de formation pourrait freiner à l'avenir le départ massif des infirmiers à l'étranger où les conditions de travail sont meilleures, estime M. Ghachi. Pour sa part, Bouchemal Amuine note que la considération professionnelle envers le surveillant médical est loin de répondre à la difficulté de la mission qui lui est confiée. « Le surveillant médical doit bénéficier d'une formation diplômante qui lui garantit un meilleur statut. Il ne doit plus être placé ou relevé de ses fonctions au gré des humeurs des chefs de service », dira-t-il en substance. M. Bouchemal n'a pas manqué toutefois de rappeler à ses confrères leur devoir envers le malade. Il suggère à cet effet l'installation d'un Ordre des infirmiers et l'élaboration d'un code de morale et de déontologie qui va régir les professionnels du paramédical. La répartition des tâches au niveau de chaque service hospitalier doit se faire en fonction de la compétence, ajoute l'orateur scandalisé par le laisser-aller et l'incompétence de certains de ses confrères. Le déficit qu'accuse le secteur de la santé en matière de personnel infirmier inquiète de plus en plus le syndicat des paramédicaux. L'Algérie ne disposerait en fait que de 92 000 infirmiers toutes spécialités confondues, soit un infirmier pour vingt malades, avance-t-on. Selon le SG du SAP : « Les besoins de notre pays sont de 200 000 infirmiers au minimum, ce qui représente un quart du corps paramédical français qui s'élève à 800 000 infirmiers. »