Les mouvements de protestation, tous genres confondus, semblent prendre une pente ascendante au centre hospitalo-universitaire Lakhdar Abdesslam Benbadis de Constantine où un malaise qui dure dans le temps continue d'affecter le personnel, lui-même malade, de la santé publique. Les paramédicaux, toujours las des promesses non encore tenues de leur direction, ont décidé de revenir au-devant de la scène en organisant, cette fois-ci, un sit-in tous les mardis et mercredi, entre 11 h et 13 h, devant le siège de la direction de l'hôpital, une action qui se déroulait auparavant une fois par mois. Selon un communiqué de la section syndicale du CHU de Constantine, qui fait partie du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), activant depuis le mois de septembre 2004, cette action se base sur deux revendications, dont la principale a trait au versement des rappels de la prime d'intéressement des années 2002 et 2003 non touchés jusqu'à ce jour. Selon une source proche de la section syndicale du SAP, le montant de cette prime réclamée depuis une année, liée au volet des performances individuelle et collective ainsi que les risques de contagion, s'élève à 46 000 DA et concernerait entre 1600 et 2000 travailleurs des différents services du CHU. Le personnel paramédical s'étonne toujours du fait que ce problème persiste toujours au niveau de leur établissement alors qu'il a été définitivement réglé au sein des autres structures sanitaires de la wilaya. L'autre point inscrit sur la liste des revendications se rapporte à l'affectation d'un bureau pour l'exercice de l'activité syndicale. Pour mémoire, une première rencontre ayant réuni, depuis quelques mois, les représentants des travailleurs avec la direction de l'hôpital, avait été sanctionnée par un procès-verbal dans lequel l'administration s'engage à mener toutes les démarches auprès de la tutelle pour débloquer une situation qui demeure toujours tributaire d'une enveloppe budgétaire assez conséquente. Ces lenteurs, qui ne semblent guère être du goût de la section syndicale du SAP, ont poussé cette dernière à lancer sur un ton sévère un véritable ultimatum à la direction. Alors qu'une date butoir a été fixée pour la fin du mois de juin prochain, les travailleurs, décidés à poursuivre leur mouvement de protestation tout en assurant la bonne marche des services, préviennent déjà de passer à l'inévitable débrayage, dont les conséquences viendront alourdir le marasme dans lequel baigne le CHU de Constantine.