Les étudiants de l'Institut supérieur de formation ferroviaire (ISFF) sont en colère. La décision de l'administration de l'ISFF de traduire en conseil de discipline huit de leurs camarades « pour entrave à la bonne marche de l'institut » n'a pas été du goût des étudiants qui menacent de maintenir leur grève, entamée il y a quelques semaines. Une grève organisée pour protester contre « la dégradation des conditions pédagogiques et la non-reconnaissance au niveau de la Fonction publique du diplôme obtenu dans cet institut ». « Tout ce qui touche à nos camarades nous touche également. Si l'administration décide d'exclure les représentants des étudiants, nous radicaliserons notre mouvement », ont affirmé des étudiants qui se sont présentés hier à notre rédaction. L'ISFF, selon nos interlocuteurs, connaît depuis des années un malaise et les étudiants s'inquiètent. « Nous avons constaté de nombreuses défaillances au sein de l'institut : la gestion est catastrophique, le diplôme n'est pas reconnu et une absence de formateurs », ont expliqué les étudiants dans une lettre adressée au ministère des Transports et à celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « Nous avons un autre problème. On ne sait pas qui est notre tutelle. Est-ce le ministre de l'Enseignement supérieur ou celui des Transports », ont-ils souligné. C'est suite au cumul de problèmes que nous avons décidé d'aller vers une grève illimitée pour faire entendre notre voix. Contacté par nos soins, le directeur de l'institut, Issoulah Saïd, a nié en bloc les arguments des étudiants. Selon lui, mis à part le problème de la reconnaissance du diplôme par la direction de la Fonction publique, toutes les autres revendications sont irrecevables. « Pour la reconnaissance du diplôme obtenu à l'institut, la question est prise en charge. J'ai saisi la direction de la Fonction publique à ce sujet et j'attends sa réponse », nous a déclaré M. Issoulah. Pour lui, l'institut dispose de tous les moyens permettant aux étudiants de poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Concernant les huit étudiants traduits devant le conseil de discipline, le directeur a estimé que ces derniers ont empêché « par la force » leurs camarades de suivre leurs cours. « Ce problème a été créé uniquement par les étudiants de 4e année. Il y a uniquement quelques délégués qui veulent maintenir la grève et perturber le bon déroulement de l'enseignement », a-t-il expliqué.