Même si le marché de l'automobile connaît ces dernières années un spectaculaire boom, il reste que les professionnels du secteur se plaignent des nombreux obstacles qui les empêchent d'évoluer. Des questions qui seront certainement évoquées à l'occasion du Salon de l'automobile qui ouvre ses portes à partir de cette semaine. La croissance du marché automobile affiche une constante hausse. Les derniers chiffres communiqués par Renault Algérie, rassemblant l'ensemble des statistiques des concessionnaires automobile, montrent que les ventes de véhicules ne cessent d'augmenter, atteignant une croissance de 30% au mois de février dernier. Cependant, M. Saâd Abdeldjaoueb, directeur d'Algérie Motors et président de l'Association des concessionnaires automobile algériens met en évidence les " entraves " et les " contraintes environnementales " qui minent le marché de l'automobile. Pour lui, il est indispensable d'asseoir la représentativité des marques pour plus de clarté. Il regrette également le fait que le marché manque de régulation et qu'aujourd'hui " n'importe qui fait n'importe quoi ". " On ne sait pas encore comment contrôler correctement la pièce détachée, ni même si nous avons la capacité de la contrôler. Il semble seulement qu'on a les yeux plus gros que le ventre ", assène-t-il. Autre point noir selon le président de l'association des concessionnaires : la structure de l'importation impose des délais trop longs qui pénalisent les concessionnaires. Il regrette également le fait que le marché des voitures d'occasion soit entre les mains de l'informel. En tout état de cause, les chiffres avancés par Renault Algérie indiquent que durant la fin de l'année 2006 -date à laquelle les ventes se sont accélérées -, le groupe Toyota-Daihatsu était au premier rang avec un taux de pénétration de 19,6%, suivi de la marque au losange et Dacia avec 17,5% ainsi que de Hyundai Motor Algérie (HMA) qui détient 13,8% de parts de ce marché. Pour les ventes de véhicules particuliers, Renault détient 21,2% de parts de marché, Hyundai a arraché 15% alors que Diamal accapare 12,7%. Au total, si l'on assemble les véhicules particuliers et les véhicules utilitaires, le classement fait ressortir que Toyota se retrouve en pole position avec 16,8%. Viennent ensuite Hyundai avec 13,8% et Renault avec 13,4%. Les professionnels du secteur imputent cette hausse des ventes au fait que le marché de l'occasion a régressé à la suite de l'application de la mesure d'interdiction d'importation de véhicules de moins de trois ans ainsi que l'installation de nouveaux concessionnaires et de points de vente à travers le pays. À cela, il y a lieu d'ajouter la guerre des prix, les différentes promotions et les remises exceptionnelles concrétisées par les distributeurs. La santé financière du pays a également permis aux administrations de renouveler leurs parcs en procédant à des achats de nouveaux véhicules. Il est à signaler néanmoins que le nombre d'importations provenant de France a baissé de près de 30%, selon les professionnels du secteur, les voitures japonaises et les coréennes ayant grignoté d'importantes parts de marché. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, les marques françaises prédominent au niveau de l'import, face à une demande soutenue et croissante. De 3911 véhicules importés en 1998, Peugeot passait en 2001 à 11 311 véhicules. En revanche, ce qui ne risque pas de changer ce sont les embouteillages que connaissent les grandes villes ces dernières années. L'infrastructure routière et les zones de stationnement n'ont pas suivi l'incroyable hausse des ventes de véhicules.