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Soumia Salhi. Présidente de la Commission des femmes travailleuses
Amendement du code de la famille « Le code de la famille est construit sur une base inégalitaire »
Publié dans El Watan le 20 - 10 - 2004

Présidente de la Commission des femmes travailleuses et de l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF), Soumia Salhi nous livre dans cet entretien son analyse et ses appréciations à propos des amendements du code de la famille. Elle estime que ce code comporte encore des dispositions inégalitaires.
L'avant-projet de loi portant amendement du code de la famille est adopté par le Conseil de gouvernement et il est en attente d'être examiné par le Conseil des ministres. Pensez-vous que ces amendements apporteront de réels changements à la situation de la femme ?
Durant des décennies, nous avons revendiqué l'égalité dans la conclusion du mariage, dans la vie du couple, dans le divorce et ses effets. C'était cela nos mots d'ordre durant les mobilisations de 1981, c'était encore le slogan du regroupement du 8 mars 2004 à la Maison du peuple. Nous n'en sommes pas encore là. Mais le projet va dans le sens de nos demandes. Notre principal reproche au code de la famille est qu'il entrave le progrès, qu'il réprime les secteurs de la société qui avancent, qu'il interdit l'évolution des pratiques sociales. Je pense à tous ces drames concrets de femmes empêchées de se marier selon leur vœu, de femmes « suspendues » à vie par leur mari qui leur refuse le divorce, à la détresse des répudiées jetées à la rue avec leurs enfants, je pense à cette humiliation d'une mère qui doit contacter son ex-mari pour quémander une signature tout au long de la vie de l'enfant dont elle a la garde, et je pense à cette obéissance au mari qui annule d'un trait tous les droits reconnus par les lois du pays. Si ces changements sont adoptés, l'étau se desserre, des injustices parmi les plus flagrantes trouvent une solution.
La nouvelle mouture consacre-t-elle, selon vous, l'égalité comme cela a toujours été revendiqué ?
Il y a un progrès réel en ce qui concerne le tuteur matrimonial qui est supprimé, le mariage étant défini comme un accord entre un citoyen et une citoyenne. L'obéissance au mari et le « respect » de la belle-famille exigés depuis 1984 laissent place à une relation familiale d'entraide et de respect mutuel. Nous disions que le code fait de nous d'éternelles mineures, ce ne sera plus le cas. Mais les autres dispositions restent inégalitaires. Même celles où de réelles avancées nous sont proposées, comme le droit de la femme d'exercer la tutelle parentale sur ses enfants « en l'absence du mari », comme la possibilité de divorcer « pour tout désaccord continu », comme la question du logement après le divorce. Sans parler de la polygamie
Comporte-t-elle encore des articles discriminatoires ?
Le code de la famille est construit sur une base inégalitaire. Son architecture d'ensemble n'est pas amendable. C'est pourquoi nous demandions son abrogation au lieu de lister des modifications. Cela ne signifie pas s'enfermer dans une attitude de tout ou rien. Vous savez, je suis syndicaliste. Je revendique, je prends les acquis et je demande plus. Le projet réglemente sévèrement la polygamie et le droit unilatéral du mari à la répudiation au lieu de les supprimer. La polygamie n'a pas de grande importance pratique, car elle est rare. Mais symboliquement, c'est une injure à la dignité des femmes. La femme se voit encore proposer la procédure humiliante du khol'a.
Deux partis islamistes, le MSP et El Islah, multiplient des déclarations et des sorties médiatiques contre ce nouveau texte de loi. Comment expliquez-vous cette attitude ?
Ce n'est pas nouveau. Les islamistes se sont proclamés comme représentants de la tradition contre l'émergence des femmes algériennes. Mais nous les avons fait reculer. Ils nous disaient que la voix des femmes est âoura (indécente), et nous leur avons appris, au plus fort de leur essor, à « faire manifester » leurs femmes et à les faire discourir. Ils nous disaient que les femmes sont incapables de diriger et ils ont fait élire des femmes députées. A-t-on oublié la violence de leurs propos sur les questions linguistiques et leur volte-face depuis ? Il s'agit avant tout d'une posture politique pour conserver leur influence. L'anathème jeté sur ces amendements n'empêche pas de promettre de continuer à gouverner ensemble. Allons ! El Islah va jouer la surenchère, mais aujourd'hui, ils sont tous beaucoup moins crédibles et la société pourtant en plein repli traditionaliste ne les suit pas. Pourvu qu'on n'abandonne pas le débat à ces gens qui osent défendre la polygamie en 2004.
Le débat sur cet avant-projet du code semble être mené dans un sens unique. L'on reproche aux partis démocratiques et à tous ceux qui revendiquaient l'abrogation du code de la famille d'être absents sur la scène. Quelle analyse faites-vous de ce constat ?
J'ai été grandement surprise par la dureté de certains propos dictés par d'obscurs règlements de compte au sommet jugés prioritaires sur nos droits. Le moment des bilans n'est pas encore venu. Je préfère appeler tous ceux et toutes celles qui ont quelque chose à dire en faveur des femmes à s'exprimer et surtout à agir dans la société. Car je fais partie, avec tant d'autres, et ce depuis le milieu des années soixante dix, de celles qui pensent qu'il s'agit, au-delà des lois, d'œuvrer d'une manière permanente et sans répit à changer la réalité, à transformer les mentalités et les pratiques sociales.
A votre avis, la société peut-elle accepter ces changements proposés ?
La société est à l'étroit dans les lois actuelles. Malheureusement, les mentalités évoluent plus lentement que la réalité sociale. Le travail féminin, de plus en plus massif, impose la reconnaissance du partenaire féminin dans la vie de couple, qui ne peut plus être faite d'obéissance au mari. La possibilité de sauver sa fille ou sa sœur d'un mariage catastrophique peut être souhaitée même par les plus traditionalistes. Dans la tradition actuelle du mariage, il s'agit d'obtenir l'accord... des deux familles. Mais les familles se contentent, le plus souvent, d'organiser l'union des deux jeunes qui se sont choisis au travail, à l'université, dans le quartier et parfois par Internet. Sans parler des cas de désaccords avec la famille ou de l'absurdité pour une citoyenne algérienne, admise à être présidente, ministre ou wali, présidente du Conseil d'Etat ou députée de devoir remettre son sort à un parent ou à un juge qui saurait, mieux qu'elle, où se trouve son intérêt. La suppression du tuteur matrimonial qui n'abrogera pas les traditions convient mieux aux réalités actuelles, mais il ne faut pas abandonner la société aux seules explications des courants rétrogrades.


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