Les propos rassurants du wali de Constantine au sujet du démarrage imminent des travaux de réalisation du fameux tramway semblent être sérieusement contrariés par la réalité du terrain. En effet, l'Entreprise Métro d'Alger, maître de l'ouvrage, a saisi officiellement les services de la wilaya de Constantine, les invitant à surseoir à l'indemnisation des propriétaires de biens concernés par l'expropriation. Dans une correspondance datée du 14 mars 2007 et dont une copie est en notre possession, l'Entreprise Métro d'Alger sollicite, à ce titre, les responsables de la wilaya pour que ces derniers enjoignent au trésorier de suspendre l'opération d'indemnisation visant une trentaine de personnes dont les biens sont implantés sur le tracé du tramway, plus exactement la partie comprise entre la prison du Coudiat et la place des Martyrs. Le chef du projet, signataire de cette missive, motive à ce propos sa requête par l'incertitude qui persiste toujours concernant le tracé final du tramway, d'autant que les autorités locales n'ont pas encore tranché cette question épineuse. Partant, c'est donc un véritable pavé dans la mare qui est jeté par l'Entreprise Métro d'Alger, intervenant quelques jours seulement après les déclarations du ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, qui avait affirmé à Constantine, le 21 février dernier, en marge de la célébration du 10e anniversaire du RND, que la prison du Coudiat ne serait pas détruite sur décision du président Bouteflika. Une décision qui signifie en fin de compte que la première et principale variante proposée par les experts du bureau d'études français Ingerop, impliquant la démolition de la prison et du siège du groupement de la gendarmerie, n'est donc plus applicable. En effet, si la proposition du corridor sud, s'étendant entre Kaddour Boumedous et la place des Martyrs, n'est plus de mise, l'indemnisation des propriétaires à exproprier ne devrait plus l'être également. D'où la requête faite par l'Entreprise Métro d'Alger aux autorités locales pour que celles-ci lèvent les ambiguïtés liées au tracé du tramway. Si pour l'heure, du côté de Kaddour Boumedous, les travaux de déviation des conduites de gaz, d'électricité et d'eau ainsi que les câbles téléphoniques vont bon train, nul ne peut, par contre, prévoir quelle suite sera donnée au démarrage réel de ce projet que d'aucuns qualifient d'« affaire d'Etat ». Selon certaines indiscrétions, il se pourrait justement que les autorités locales attendent la visite du président Bouteflika, annoncée pour le 16 avril, afin de lui laisser le soin de régler définitivement l'écueil du tracé.