Alger ne répond pas : 40 000 abonnés (téléphonie et Internet) de l'entreprise publique Algérie Télécom (AT), notamment ceux d'Alger-Centre, sont « isolés » depuis hier. La cause ? Un incendie s'est déclaré, à 4h30, dans les galeries de la Grande-Poste, au centre-ville. Le sinistre a ainsi endommagé les câbles téléphoniques et électriques, traversant le sous-sol, relevant du central de Ben M'hidi de AT. « Un court-circuit serait "tout bêtement" à l'origine de ces flammes », selon la cellule de communication d'AT. « Le réseau sera rétabli au fur et à mesure de l'avancement du travail des équipes techniques de l'entreprise qui sont à l'œuvre. Normalement, tout rentrera dans l'ordre demain (aujourd'hui, ndlr). Le réseau GSM a été rétabli à 10h », déclare-t-on. Selon la Protection civile, l'alerte a été donnée, le jour même à 4h45, par les éléments de la sûreté de daïra de Sidi M'hamed (ex-Cavignac), dont le siège fait face à l'imposant édifice de la Grande-Poste. Une épaisse fumée noire sortait du rez-de-chaussée de l'immeuble donnant sur la rue Asselah Hocine. La police a bouclé cette rue avant 8h. Les agents de sécurité officiant au central n'avaient rien remarqué de particulier avant l'arrivée sur les lieux des agents de la Protection civile. Le sinistre a pu ainsi se propager à cause, entre autres, de l'absence d'un système d'alerte. L'intervention des pompiers s'était effectuée dans des conditions très difficiles, avons-nous constaté sur place. Ils opéraient, vers 8h45, au milieu des fumées, sans masques à gaz. « La visibilité durant les premières heures de la matinée était quasiment nulle », témoigne un pompier. Pour arriver au lieu du sinistre, il a fallu défoncer des portes « plus ou moins blindées ». On a tenté de s'engouffrer dans les galeries par plusieurs « issues de secours », en vain. « Il existe beaucoup de portes blindées et il faut au moins une demi-heure pour en défoncer une », crie-t-on sur les lieux. Les agents de la Protection civile n'avaient donc qu'à emprunter l'accès principal, en se faufilant à travers les escaliers et d'où se dégageaient les fumées. Pour parer à ce manque de matériel, on travaillait par brigades : quand une équipe s'emploie à ouvrir de force les portes métalliques, l'autre se met à l'air libre pour pouvoir respirer. A chaque fois, les pompiers ressortaient du rez-de-chaussée de la Grande-Poste, le visage cramoisis et les yeux larmoyants, à cause des émanations. Le feu a été finalement maîtrisé vers la mi-journée. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, s'est déplacé sur les lieux et s'est enquis de la situation. « Le ministre s'est rendu sur les lieux et a pris une série de mesures en vue de faire activer le rétablissement des liaisons téléphoniques et Internet touchées par ce sinistre », a indiqué un communiqué du ministère. Le département de M. Haïchour confirme, dans le même communiqué, que l'antenne desservant Alger du réseau Mobilis a été rétablie. « Les équipes spécialisées d'Algérie Télécom ont été mobilisées et se trouvent sur site en vue de rétablir progressivement les abonnés dont les lignes ont été touchées, en commençant par les lignes des services officiels de l'Etat et des organes de presse », ajoute-t-on.