Les éléments de la brigade de répression des crimes économiques et financiers du service de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Tipaza, n'ont pas eu suffisamment de temps pour interpeller toutes les personnes impliquées dans cet important réseau de faux documents administratifs officiels qui vient d'être découvert. 96 heures accordées par la loi étaient insuffisantes. Au total 6 hommes et une jeune femme ont été écroués, pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux par le magistrat du tribunal de Hadjout. L'auteur principal de ce réseau s'appelle Mustapha B. surnommé « Roche », né en 1967, marié et père de 3 enfants. Il avait acquis son matériel informatique dans le cadre de l'Ansej pour créer une activité de services. Dans son local à ahmeur El Aïn, les policiers avaient découvert 3 imprimantes, 3 micros, 6 CD et avait en sa possession un flash disk qui contenait plus de 500 cachets et spécimens de documents officiels. Lors de la perquisition au niveau du local, plus de 1000 faux documents officiels vierges portant le cachet et la griffe de responsables ont été récupérés par les policiers. Bien que d'un niveau d'instruction moyen, il n'en demeure pas moins que Roche est arrivé à maîtriser l'outil informatique pour falsifier les documents officiels d'une manière incroyable. Ainsi, le nommé Roche avait été arrêté le 17 mars 2007, après une filature qui a duré quelques semaines. Selon les premiers éléments des investigations menées par les policiers, des entrepreneurs des wilayas de Tipaza, d'Alger, de Blida, de Tizi Ouzou et de Chlef ont pu ainsi acquérir les documents administratifs « officiels », pour profiter de l'aubaine du programme du développement local et du soutien à la relance économique à travers les différentes wilayas du pays, et décrocher ainsi des projets à coups de milliards. Il ne fait aucun doute, selon notre interlocuteur, que de nombreux « faux entrepreneurs » ayant acheté les documents chez Roche activent dans plusieurs wilayas du pays. Le préjudice causé par cette malversation n'a pour l'instant pas été évalué, mais les répercussions sont déjà énormes.