La plainte déposée est instruite par l'instance judiciaire en vue de situer les responsabilités dans ce travail bâclé. Les 18 logements réalisés par l'Agence de gestion et de régulation foncière urbaine de la commune d'Akbou (AFAK), aujourd'hui dissoute, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire en lieu et place de la cité GMS éradiquée en 2001, risquent de s'effondrer à la moindre secousse tellurique, fut-elle de moyenne amplitude. Les expertises effectuées par différents laboratoires (CTC-Est, Lnhc, LTP-Est) ont toutes abouti après analyse du béton utilisé, comme il a été rapporté dans ces mêmes colonnes en octobre 2004, aux mêmes conclusions : « résultats très faibles et remise en cause de la sécurité de l'ouvrage ». Depuis, aucune opération de confortement n'a été entreprise pour remédier à la situation, et les familles qui y résident ne savent plus à quel saint se vouer. La commission technique de wilaya avait pourtant préconisé comme solution « le chemisage de toute la structure et son renforcement en réintégrant les voiles de contreventement dans les deux sens ». Mais pour ce faire, l'évacuation des habitants de ces immeubles, qui ont reçu entre-temps leurs décisions portant attribution d'un logement semi-fini de type F3, s'avérait une condition sine qua non. Une mise en demeure leur a été adressée dans ce sens en 2005 par la défunte agence foncière, maître de l'ouvrage, mais les concernés n'ont pas voulu libérer les lieux pour se retrouver encore une fois sdf après avoir été déjà livrés à eux-mêmes suite à la démolition dont a fait l'objet leur cité. « Nous sommes néanmoins disposés à accepter provisoirement un logis décent », nous font remarquer quelques résidents soucieux de voir enfin leur calvaire abrégé. « Avant notre recasement, nous étions mieux lotis dans la mesure où nous avions l'eau courante, le gaz de ville et l'électricité », regrettent-ils. Ayant bénéficié de logements semi-finis, sans commodité aucune, nos interlocuteurs ne sont pas sans ignorer que les travaux de finition sont à leur charge, mais estiment-ils à juste titre, « nous ne pouvions engager des frais substantiels dans des unités menaçant effondrement ». L'état des lieux est, de ce fait, des plus lamentables. En plus de la mauvaise étanchéité de la toiture, les locaux du rez-de-chaussée de ces bâtisses hideuses sont à l'abandon et inondés d'eaux usées. Le passif de l'agence foncière AFAK dissoute étant actuellement pris en charge par l'Agence foncière de la wilaya de Béjaïa (Afowb), nous apprenons auprès de celle-ci, que les travaux de confortement seront lancés incessamment, et que la plainte déposée contre « les intervenants dans ce projet qui n'auront pas rempli leur contrat », est instruite par l'instance judiciaire en vue de situer les responsabilités dans ce travail bâclé.