Le rêve caressé par les habitants de la cité GMS à Akbou, quant à leur relogement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, est en train de devenir une pénible attente. Une partie de cette cité a été rasée en 2001 et le terrain ainsi récupéré a servi à la construction d'une première tranche de 48 logements semi-finis dont le délai de réalisation était de 8 mois. Maître de l'ouvrage, l'Agence de gestion et de régulation foncière urbaine de la commune d'Akbou (AFAK) a engagé des entreprises d'exécution de travaux avec la contribution de la CNL à raison de 300 000 DA par logement, les finitions étant à la charge de l'acquéreur. Pour des raisons diverses, ce projet a accusé un énorme retard pendant lequel les habitants de la cité ont été livrés à eux-mêmes. Après plusieurs actions de protestation qui les ont vu notamment investir le siège de l'APC en 2003, ils ont fini par recevoir les décisions d'attribution tant attendues. Mais au moment où ils croyaient enfin pouvoir sortir de l'ornière, « la résistance satisfaisante du béton », affirmée par l'organisme national de contrôle technique de la construction CTC Centre, sur demande de l'entreprise d'exécution des travaux, a été contredite par l'autre organisme de contrôle conventionné avec l'agence foncière, en l'occurrence le CTC Est. Ce dernier estime après analyse du béton utilisé que 18 logements sur les 48 analysés présentent « des résultats très faibles et la sécurité de l'ouvrage est remise en cause ». L'agence foncière fait appel au Laboratoire national de l'habitat et de la construction (LNHC) pour trancher, mais finit par se résoudre le constat négatif ayant été confirmé - à réunir autour d'une même table les trois organismes de contrôle concernés, le président de l'APC, le SUC et les représentants des habitants de la cité. Après débats et visite sur chantier, l'on s'est entendu sur une expertise plus fouillée (via les ultrasons, scléromètre, carottage...) commandée auprès du laboratoire LTP Est de Béjaïa. Celui-ci confirme à son tour la très faible résistance du béton. Les choses en sont là pour le moment, et l'avis définitif qu'adoptera le CTC Est impliquera soit le renforcement ou la démolition pure et simple des 18 logements en question. Cet imbroglio d'expertise indispose le directeur par intérim de l'agence foncière qui constate qu'il a été lui-même victime du premier constat établi par le CTC Centre. « Nous déposerons plainte contre tous les intervenants dans le projet qui n'auront pas rempli convenablement leur contrat. Que chacun assume ses responsabilités », prévient-il. En tout état de cause, les habitants de la cité GMS continuent de subir un calvaire qu'ils endurent depuis des années. « On nous a promis une amélioration de notre cadre de vie et voilà qu'on se retrouve SDF », s'indigne l'un de leur représentants.