Lors d'une journée d'étude, organisée hier à Béchar en présence d'un représentant de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et des cadres du secteur, Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, a réaffirmé que « le tourisme saharien est un élément moteur de développement des régions du Sud ». Béchar. De notre envoyé spécial Il est prisé par une clientèle dont les motivations sont d'ordre culturel (les routes des ksour, l'ermitage du père Charles de Foucauld, la zaouïa Tidjania...). La recherche de l'aventure, la découverte et l'évasion sont d'autres motivations auxquelles répond parfaitement le désert algérien, dont la fréquentation doit obéir à des mesures rigoureuses de protection et de préservation. Les cinq pôles du Sud retenus sont : Tamanrasset, Djanet, le Touat (Adrar et Timimoun), les oasis de Biskra, Ghardaïa, Ouargla et Bou Saâda ainsi que celles de la Saoura (Béchar, Taghit et Beni Abbès). Les régions du Sud devront bénéficier d'une attention particulière pour devenir des centres de rayonnement et qui pourront être structurés en produits touristiques affrontant la concurrence dans les marchés internationaux. Une étude sur le tourisme saharien est en phase de finalisation. Le ministre a affirmé qu'il est nécessaire de se doter d'une banque de données. La création de cette banque permettra d'informer les touristes, les promoteurs, les professionnels du secteur, les spécialistes, les administrations, d'une manière rapide par le biais de la technologie multimédia (images, sons, textes, cartes géographiques, plans de villes, graphiques, statistiques) sur les flux touristiques, les atouts et potentialités touristiques. Le ministre a ajouté : « Nous sommes en train de faire en sorte qu'il y ait renaissance de ce secteur et il ne renaîtra que dans le cadre d'une professionnalisation des activités touristiques. Les agences de voyages doivent savoir qu'elles sont investisseurs et qu'elles bénéficient des avantages du code des investissements dans le cas où elles présenteraient un dossier consistant et complet et que l'activité serait maîtrisée. Il faut qu'elles fassent un business plan et des projections, qu'est-ce qu'elles vont ramener comme touristes et comme valeur ajoutée à la région, qu'est-ce qu'elles vont créer comme emplois et à ce moment-là, nous allons les aider dans un cadre organisé et des lois de la République. » Il répète certaines évidences : « Nous parlons actuellement d'industrie touristique. Le tourisme doit être élevé au rang des secteurs économiques à part entière et il doit être l'alternative aux ressources périssables. Le président de la République a dit plus d'une fois qu'il faut ne plus compter uniquement sur le pétrole pour assurer notre survie et surtout dans le cadre du développement durable. Le tourisme est un secteur qu'il faut développer : comme on exporte des produits manufacturés, du gaz et du pétrole, on peut exporter notre soleil et nos édifices historiques qui attirent les touristes. » Il a remarqué que la loi n° 99-06 fixant les règles régissant l'activité des agences de tourisme et de voyages est insuffisamment étoffée. Elle a été faite à une époque particulière : « Nous avons ouvert ce chantier, nous avons réuni les agences, nous allons également les réunir encore, les écouter pour sortir avec des propositions visant à l'amendement de cette loi et faire en sorte qu'il y ait une classification dans un deuxième temps des tour-opérateurs. On va mettre des catégories : on a besoin d'agences qui accompagnent les touristes algériens à l'étranger et de tour-opérateurs qui ramènent des touristes vers l'Algérie. » Le ministre clarifie certains points : « Nous sommes au début d'un processus qui peut être long et demande de la patience. Il a fallu 10 ans d'études et de maturation et 10 ans pour la réalisation de Yasmine Hammamet (Tunisie). Si vous attendez du ministère du Tourisme qu'il réalise des projets dans des délais courts, ce n'est pas possible. Nous allons prendre le temps qu'il faut pour faire des projets acceptables qui prennent en compte tout l'environnement et notre sociologie. » Selon lui, les projets touristiques sont structurants et demandent de la maturation. « Nous ne pouvons pas les aborder de n'importe quelle façon », conclut-il. L'exploitation des ksour après les avoir réhabilités est un problème complexe. Ce sont de véritables infrastructures touristiques qu'il faudra gérer. L'idéal est d'avoir à l'intérieur des espaces d'hébergement, d'arts traditionnels et de divertissements.