L'Association des amis de la rampe Louni Arezki et de Sidi Abderrahmane s'est encore mise en évidence à l'occasion de la fête du Mouloud, en organisant de belles retrouvailles à la salle Menzeh Ettaâlibia, où les nombreux présents ont pu apprécier le programme concocté par Aït Aoudia Lounès, Damerdji, Rabah Haouchine et les autres. Comme il est mentionné dans le prospectus distribué : « La vocation de l'association est essentiellement culturelle et a pour mission de rassembler tous les amis qui partagent les valeurs civilisationnelles culturelles qui constituent les fondements sociologiques structurants de la personnalité algérienne. » D'ailleurs, l'exposition de photos (parfois inédites) traduit ce souci des organisateurs de mettre tout en œuvre pour la réappropriation et la réhabilitation de nos « repères culturels ». Ainsi on a pu, avec un grand bonheur, à travers l'exposition, se remémorer les parcours des enfants du quartier que sont Kadour Bachtobji, Hadj Bouchiba, Omar Mekraza, chanteurs chaâbis, Cheikh Kabaïli, maître des chanteurs Amar Ezzahi et Boudjemaâ El Ankis Sfaxi, de son vrai nom Bouakaz, miniaturiste... L'écrivain et chanteur Abdelkader Bendaâmèche a su, avec le talent qui est le sien, donner un large aperçu du parcours de ces artistes qui restent malgré tout méconnus. Un autre artiste, Messaoud Taïbi, poète celui-là, a déclamé des poèmes dédiés au Prophète (QSSSL) et à La Casbah. Si les chanteurs Nacer Mokdad et Hocine Driss étaient venus en spectateurs, Omar Boudjemia s'est offert une sortie appréciée. Mais ce qui a subjugué l'assistance aura été, sans conteste, la prestation du chanteur chaâbi, Tarik Difli, venu de Constantine pour offrir un joli bouquet de qacidate que l'assistance a vite adopté. Bel après-midi convivial et un bon point aux organisateurs. Dommage que la salle trop exiguë ne puisse contenir les nombreux mélomanes. C'est sans doute pourquoi le clin d'œil des membres de l'association, en direction de la bâtisse d'en face, n'est pas fortuit. En effet, la bâtisse en question, qui héberge l'enseignement à distance, a un air incongru dans cet environnement. C'était la medersa d'Alger avec ses fournées de grands penseurs. Il serait peut-être juste qu'elle revienne à ses vocations, ou tout le moins se mouvoir dans la mise en valeur du patrimoine culturel, matériel et immatériel. C'est le souhait de tous et l'un des objectifs de l'association organisatrice.