Le secteur de la presse souffre lui aussi du phénomène de la non-affiliation à la sécurité sociale. La situation est plus dramatique. Vivant dans la précarité la plus totale, de nombreux journalistes exerçant dans les deux secteurs, privé et public, ne bénéficient d'aucune couverture sociale. « Nous traitons quotidiennement des dossiers de journalistes qui ne sont pas assurés. C'est un problème qui a atteint d'importantes proportions », a affirmé Kamel Amarni, secrétaire général intérimaire du Syndicat national des journalistes (SNJ). Selon lui, mis à part quelques titres de la presse écrite, « la plupart des entreprises de presse font dans une espèce d'emploi de jeunes, à tel point que, parfois, on a affaire à des rédactions entières non déclarées à la sécurité sociale ». En l'absence d'un statut du journaliste et d'une loi sur l'information claire, les professionnels de la presse subissent le diktat des patrons, sans souffler mot. Employés à la pige ou en tant que stagiaires éternels, les jeunes journalistes vivent dans des horizons fermés. Ils ne peuvent espérer aucune amélioration de leur situation socio-professionnelle. « Il reste, toutefois, vrai que les journalistes qui prêtent le flanc ont une part de responsabilité dans la persistance de cette situation », a précisé le responsable du SNJ. Soulignant que les cas de journalistes non déclarés par leurs employeurs à la sécurité sociale sont de plus en plus nombreux, M. Amarni a rappelé que le SNJ fait de l'adoption du statut du journaliste une des ses priorités. « Par pudeur et par respect à la personne ainsi qu'à la profession, le SNJ s'est toujours refusé de rendre publics les cas liés à la précarité de la situation de journaliste qu'il a eu à résoudre », a-t-il conclu.