Un vent de changement semble souffler sur la Maison du peuple, à Alger. Un groupe de syndicalistes lance une initiative pour remettre sur orbite l'UGTA, laquelle, selon eux, est dans une situation qui « n'honore pas les travailleurs algériens ». A leur tête Amar Mahdi, sénateur du tiers présidentiel et ancien membre de l'organique du syndicat historique qui relève, dans une déclaration rendue publique hier, « des abus, des faiblesses, du laisser-aller et un manque de respect aux valeurs nationales (…) ». Ces syndicalistes dénoncent « l'illégitimité » dans laquelle se trouve actuellement la direction nationale depuis une année et demie, soit depuis l'expiration de son mandat en 2005. Outre la situation organique, les auteurs de cette initiative mettent en avant l'absence de stratégie et la « grande appréhension des choses ». « Notre organisation syndicale est plutôt restée recroquevillée dans un horizon limité aux décisions de suspension et de nomination en fonction d'allégeance faisant fi des moindres règles de la démocratie et surmenée par le refrain des slogans de soutien sans intérêts ni pour l'organisation ni pour l'Etat algérien », est-il mentionné dans la même déclaration signée par Amar Mahdi. Ce dernier a qualifié de « douloureuse » la situation que traverse actuellement la centrale syndicale. « C'est pourquoi, a-t-il ajouté, nous interpellons les frères et sœurs syndicalistes de s'y apprêter, car le moment du changement est imminent (…) » Il a tenu à préciser que cette initiative « n'aspire aucunement à un règlement de comptes ou à une atteinte de quelque nature que ce soit (…) ». Mais, a-t-il expliqué, le principal but est de freiner ce qu'il qualifie de « décadence » ce que subit l'organisation. Ainsi, par leur initiative, ces syndicalistes veulent prendre en charge « immédiatement la situation d'urgence » au niveau de la direction en organisant le congrès dans les plus brefs délais. Comme ils comptent également agir « rapidement » pour mettre un terme à « la violation du règlement intérieur de l'organisation ». Parmi les principaux acteurs de cette initiative, il y a Mohamed Badaoui, l'ancien secrétaire général du syndicat des Douanes qui a été suspendu par la direction nationale de l'UGTA.