Salah Djenouhat ou Amar Mehdi: des personnalités susceptibles d'être portées à la tête de la Centrale. Le premier nommé est considéré comme étant le n°2 du côté de la Place du 1er-Mai, le dauphin tout désigné de l'actuel secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens. Il est souvent monté au créneau lors de conflits ayant opposé les salariés au patronat. Il a apporté, à de nombreuses occasions, son soutien et celui du syndicat aux travailleurs en difficulté. Ceux des fédérations de la mécanique et de la métallurgie, des textiles...lors des dernières augmentations salariales décidées par le chef de l'Etat en 2006. Il avait aussi à l'époque dénoncé la mise à mort de l'industrie papetière en Algérie. Ses interventions médiatiques au style particulier, furent aussi très remarquées. Il a fait de la préservation de l'outil de travail et des moyens de production son cheval de bataille tout en insistant sur l'urgence de l'émergence d'une économie productive, hors hydrocarbures, créatrice de richesses. Il s'est façonné l'image d'un leader syndical orthodoxe fortement ancré dans la tradition des luttes ouvrières qui trouve son prolongement dans la modernité. Qui pourrait dans ces conditions lui barrer la route qui mène au poste de premier responsable de la Centrale syndicale? Lui-même, serions nous tentés de dire. Son ambition de prendre les rênes de l'Union générale des travailleurs serait en effet compromise si Sidi Saïd décidait de briguer un troisième mandat. C'est ce qu'à déclaré Salah Djenouhat: «Si Abdelmadjid Sidi Saïd se présentait pour un autre mandat.» Alors, le terrain serait-il aussi déminé que cela dans le cas très probable où l'actuel n°1 de l'Union générale des travailleurs algériens décidait de succéder à lui-même? Un second larron pourrait venir brouiller les cartes. Il s'appelle Amar Mehdi. Dans sa besace, il détient une carte de visite bien étoffée. Membre du Rassemblement national démocratique, le RND, il est aussi sénateur et président du groupe parlementaire du tiers présidentiel. Il a été le rival de Abdelmadjid Sidi Saïd lors du 10e congrès de l'Ugta. Ses déboires avec la Centrale syndicale et le secrétaire général de l'Ugta ont été rendus publics au mois d'avril 2007. Abdelmadjid Sidi Saïd avait convoqué le 10 avril 2007 une réunion extraordinaire du secrétariat national. Amar Mehdi, membre de la commission exécutive nationale de l'Ugta, avec certaines figures marquantes du syndicat, venait de lancer un appel pour la tenue d'un congrès dans les délais les plus brefs. Le mandat électoral venait d'expirer depuis plus d'une année et demie. La fronde devait étouffer dans l'oeuf. Sidi Saïd prend les devants. Le secrétaire national bat le fer tant qu'il est chaud. Amar Mehdi est suspendu de toute activité syndicale. L'insurgé n'est aucunement étonné: «Je n'ai pas été surpris par la décision, car je connais très bien leur façon de penser», avait déclaré à l'époque Amar Mehdi. Il a aussi qualifié la décision du secrétariat national de l'Ugta de «déclaration de guerre». Peut-on alors raisonnablement considérer Amar Mehdi hors course pour ce XIe congrès? «Mon initiative se poursuivra et ne s'arrêtera pas», avait promis Amar Mehdi. Depuis, il s'est fait discret et sur sa suspension et ses activités officielles au sein de l'Ugta, très peu d'informations ont circulé. Y a-t-il eu «une paix des braves?» Le champ semble avoir été déblayé pour un troisième mandat sans embûches pour Abdelmadjid Sidi-Saïd. Le chef a appelé le syndicat à resserrer les rangs. «Au sein de l'Ugta, il y a des courants politiques multiples que nous respectons tous. Les militants de ces partis qui sont au sein de l'Ugta sont avant tout des syndicalistes. Que les choses soient claires: l'ambition est légitime, mais elle doit se construire sur la base de la fraternité, de la continuité et d'un programme d'action», avait déclaré aux congressistes de la mécanique et de la métallurgie Sidi-Saïd, le mois de janvier 2008 à Zéralda. A près d'un mois du XIe congrès de la Centrale syndicale, le secrétaire général de l'Ugta, vient de bénéficier d'un soutien de poids, celui du chef du gouvernement. M.Abdelaziz Belkhadem a instruit les services concernés pour une application exceptionnelle des augmentations des salaires. Un cadeau pour Sidi Saïd qui n'ira pas les mains vides au XIe congrès de l'Ugta.