Les élus et les militants FLN à Tiaret n'arrivent apparemment pas à digérer cette liste concoctée par la direction politique. Trois jours après l'affichage de la liste, la déception est encore vivace chez certains militants qui ne cachent pas leur désapprobation. Certains de nos interlocuteurs, des élus dont des députés (des ex-redresseurs) ne s'embarrassent même pas de scrupules pour fustiger, quoique d'une manière subtile, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui les auraient « sacrifiés » au profit de personnes ayant fait de la transhumance politique ou pour leur lien de parenté et amical et d'avoir intégré un ex-élu, de surcroît très âgé, qui avait depuis des lustres quitté le parti. Un interlocuteur nous dira « ne pas comprendre pourquoi certains candidats ayant déposé leur dossier à partir de Tiaret se voient portés sur une liste à Alger », ou mieux encore « comment et pourquoi avoir choisi Bensefia Ameur comme tête de liste de la wilaya alors que son dossier a été rejeté en 2002 ? » Un député fait carrément un aveu qui résume mieux la colère. « C'est plutôt un cadeau pour nos adversaires. » D'autres plus pragmatiques spéculent et parlent de « règlement de comptes ». La grogne qui gagne ainsi les deux clans jusque-là rivaux, partagés entre légalistes et redresseurs, reste sourde et un vent de scepticisme semble même s'installer car au- delà des diatribes, souvent violentes, où l'on a été jusqu'à évoquer le passé de certaines personnes, c'est le parti qui semble avoir pâti car la symbiose n'est plus de mise et aggrave ce sentiment d'exclusion de certains militants.