La population d'Oran a appris avec consternation les attentats terroristes d'Alger. Il était environ midi lorsque, dans ce café populaire du centre-ville doté d'un téléviseur branché sur la chaîne française Beur TV, une image montrait la carte de l'Algérie en annonçant les attentats. Le cafetier et les clients ignoraient encore le drame à ce moment. Tous les regards étaient braqués vers le téléviseur. « Mets Euronews », lance le garçon de café à son patron, sachant que cette chaîne diffuse des informations en boucle. A cet instant, il n'y avait pas d'infos mais un bandeau en continu annonçant déjà 7 morts répartis entre l'attentat du Palais du gouvernement et celui du commissariat de Bab Ezzouar. Dehors, les gens vaquent à leurs occupations mais le sujet des attentats est incontournable dans les discussions. « Il y a de quoi s'inquiéter », s'insurge un autre citoyen dont la mémoire a tout de suite fait resurgir le drame de l'aéroport d'Alger et les autres attentats qui ont endeuillé le pays. Dans un autre café à l'autre bout de la ville, les mêmes discussions dominent. « Cela va réveiller les partisans du qui tue qui », fait remarquer un client. Les commentaires vont bon train avec évocation parfois d'El Qaïda. Un homme d'un certain âge, entre deux gorgées de café, s'est dit furieux contre la télévision algérienne qui n'a pas, selon lui, donné à cet incident l'importance qu'il mérite. Beaucoup de gens rencontrés ont suivi également les informations de la chaîne qatarie El Jazeera qui a surtout montré des photos, dit-on. « On nous a montré une image aérienne d'Alger avec des marques sur les lieux des attentats, comme s'il s'agissait du 11 septembre », fera remarquer un autre citoyen qui n'arrivait pas lui aussi à réaliser l'ampleur du drame.