En animant hier une conférence de presse à Alger à l'occasion de la présentation des nouveaux produits Sony Ericsson, les représentants du distributeur KpointCom et de la marque ont dévoilé les tendances du marché des terminaux de la téléphonie mobile en Algérie. Selim Ferchiou, directeur régional Sony Ericsson, a affirmé : « Le marché a été instable, en particulier l'été dernier. Les autorités ont fait un travail de titan au niveau des frontières terrestres et des aéroports. Elles ont agi et réduit les importations sauvages qui proviennent de partout, ce qui nous a aidés à reprendre notre activité. Il y a encore du travail à faire, mais nous sommes optimistes, car le marché algérien est le plus important de l'Afrique du Nord. » Il confirme : « Nous avons de grosses ambitions. Comme cela a été vu dans les marchés européens, le marché algérien arrive à saturation. Au départ, les gens demandaient des modèles entrée de gamme : des téléphones juste pour appeler. En général, le deuxième téléphone n'est plus un téléphone basique, ils cherchent une caméra, de la musique, voire des fonctions supplémentaires et c'est là où Sony Ericsson a une valeur ajoutée à donner. » Khadir Ferhat, DG de KpointCom, donne plus de détails : « Nous avons souffert en 2006 par rapport au marché parallèle, mais nous sommes satisfaits quant aux quantités que nous avons vendues comparées à la part du marché informel. Durant le dernier trimestre 2006, nous avons enregistré une régression sensible du marché informel par rapport au marché officiel et cette tendance s'est accentuée au premier trimestre 2007 : la part du marché informel est toujours en régression et cela est dû à plusieurs paramètres. Il y a eu l'intervention énergique des autorités. De notre côté, nous essayons d'être plus sélectifs concernant les modèles que nous importons et restons à l'écoute des besoins des consommateurs. » Durant la dernière semaine, la part du marché informel a chuté. Cette situation a encouragé les représentants de la marque pour se redéployer. « Nous assisterons à un renouvellement qualitatif du parc des téléphones mobiles, contrairement aux années précédentes. » Le marché parallèle a frôlé les 50% durant une bonne partie de 2006. Durant le premier trimestre 2007, on estime qu'il est descendu à 40%. Les répercussions sont des « fuites » par rapport à ce que pourrait gagner le Trésor public. La plupart des téléphones portables importés frauduleusement sont vétustes ou rénovés et même s'ils sont neufs, ils sont codés, car ils fonctionnent avec les opérateurs étrangers. Leur durée de vie est limitée. es opérateurs de téléphonie mobile en Algérie lancent des services à valeur ajoutée (le multimédia) et, en même temps, il y a certains téléphones qui arrivent d'autres régions du monde configurés pour ces zones. Ils pourraient ne pas fonctionner en Algérie. Peut-on remonter les filières ? Le directeur régional Sony Ericsson apporte des éléments de réponse : « Par le numéro de série, on peut savoir d'où le téléphone provient et où il a été vendu. On assiste dans la majorité des cas à des produits destinés à des opérateurs européens qui les revendent à des points de ventes ou à des canaux de distribution. Des téléphones vendus en pack et subventionnés. » Le DG de KpointCom a constaté qu'« il y a un marché de remplacement qui prend de l'ampleur. Les clients passent du téléphone simple au téléphone avec appareil photo, MP3 et radio FM ». L'objectif est de « se positionner à la troisième place derrière Nokia et Samsung », selon KpointCom.