Nous avons besoin de votre pétrole et de votre gaz », a affirmé le ministre indien du Pétrole et du Gaz naturel, Murli Deora, lors de la réunion d'affaires qu'il a eue hier à la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI). La délégation indienne, comptant exclusivement des patrons de compagnies pétrolières, a principalement axé ses interventions sur le secteur de l'énergie. Le pétrole et le gaz naturel en priorité. Le ministre indien a parlé du rôle de plateforme que pourrait jouer l'Inde pour l'exportation des produits énergétiques algériens. L'Inde, dépendante énergétiquement de l'extérieur, veut ainsi pondérer sa carence en offrant l'Asie aux produits énergétiques de Sonatrach. Dans ce sens, Murli Deora insistera sur la maîtrise technologique des industries de l'énergie dont jouit son pays. Il dira, à ce sujet, que l'Inde dispose de raffineries hautement performantes susceptibles d'être exploitées dans le cadre d'un partenariat avec l'Algérie. Les Indiens veulent par ailleurs convaincre la compagnie nationale de se lancer dans une coopération dans l'exploration en offshore. Les opportunités d'intervenir dans le domaine minier ont été abordées lors de l'audience accordée par le ministre algérien de l'Energie et des Mines, confiera, en marge de la réunion, le président de Oil et Natural Gas Commission (ONGC), sans en indiquer la nature et les sites des projets évoqués. Il est utile de préciser qu'en 2006, l'Inde a acheté pour 123 millions de dollars US de produits hydrocarbures auprès de l'Algérie. C'est dérisoire à l'instar du reste des échanges commerciaux. Globalement, la balance commerciale est en faveur de l'Algérie qui a exporté pour 137 millions USD et importé pour une valeur de 105 millions USD. Les importations algériennes sont dominées par l'agroalimentaire et les produits semi-finis avec respectivement 42 et 36 millions USD, a indiqué le président de la CACI. Alors qu'en ce qui concerne les IDE, l'Inde n'est nullement citée sur les tableaux de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Les facilitations Ceci étant, le ministre indien a reconnu l'existence d'un important gisement d'investissement, notamment dans les secteurs des hautes technologies, de l'industrie pharmaceutique et de la biotechnologie. Pareillement, l'Algérie peut servir de plateforme à la production indienne et partant la pénétration du marché européen. C'est la substance du message qu'a tenu à faire passer Brahim Bendjaber, président de la CACI, au responsable indien. La réunion d'affaires à laquelle ont pris part à peine une dizaine d'opérateurs locaux a permis au premier responsable de la CACI d'exposer les atouts que proposent l'Algérie pour attirer les capitaux indiens à investir dans l'industrie. Outre le faible coût de l'énergie, M. Bendjaber a fait exposer des facilitations qu'offre la législation algérienne des investissements. Il évoquera ainsi les périodes d'exonération fiscales et douanières qui peuvent atteindre les 10 ans, et ce, en fonction de l'importance du projet, son implantation et sa dimension. L'intervenant abordera également les accords internationaux contractés par l'Algérie, notamment celui de l'association avec l'Union européenne. Avec sa proximité de l'Europe, l'Algérie offre un accès direct sur le plus grand marché mondial, soutient Bendjaber, avant d'expliquer qu'« en délocalisant sur l'Algérie, les produits indiens sortis des usines algériennes s'ouvrent les portes de l'Europe en bénéficiant du démantèlement tarifaire actuellement en cours ». Cela sans omettre de signaler l'exonération de la taxe sur les bénéfices qu'octroie la législation algérienne pour les exportations en hors hydrocarbures ainsi que le droit de rapatriement du produit des activités des non-résidents. Un dernier argument, à considérer dans une matrice plus large d'estimation des coûts, a été sorti par M. Bendjaber. Il s'agit du faible coût de la main-d'œuvre algérienne et de sa qualification technique.