Il ne fait pas bon d'être jeune, au volant, en plein mois d'août : les chances sont nombreuses de ne pas finir la journée sur ses deux pieds. Les statistiques établies par la Gendarmerie nationale sur les accidents de la circulation démontrent clairement que le mois d'août est le plus meurtrier et que les jeunes de sexe masculin sont les principales victimes. Le séminaire sur la semaine mondiale des Nations unies pour la sécurité routière se déroule jusqu'à aujourd'hui au Centre de l'Armée à Chéraga. Ce séminaire a permis de dévoiler le nombre de victimes en Algérie pour l'année 2006 : 40 885 accidents de la circulation provoquant la mort de 4120 personnes et blessant 60 120. Pourtant, les chiffres de l'année 2005 étaient en baisse par rapport aux années précédentes, ce qui laissait croire que la loi 04-16 du 19 novembre 2004 avait porté ses fruits. Mais c'était compter sans « l'inconscience collective », comme le prétend un cadre du ministère des Transports, augmentant de ce chef les chiffres par rapport à l'année précédente et bouleversant tous les calculs ingénieux et préventifs. Les causes des accidents restent encore les mêmes : le comportement humain est responsable dans 80% des cas. Le reste étant lié aux causes extérieures, telles que le mauvais état des véhicules ou des routes. C'est ainsi que l'excès de vitesse et les dépassements dangereux sont réputés être les principales causes des accidents. Une étude entreprise par la Gendarmerie nationale fait ressortir que certains tronçons routiers sont plus dangereux que d'autres. Ainsi, il a été relevé un taux de 27,58 % d'accidents sur le RN5, Alger-Sétif-Constantine. Vient en seconde position la RN4, Boufarik-Chlef-Oran, pour un taux avoisinant les 18%. Autre fait relevé, la journée la plus noire de la semaine en matière d'accident est le mercredi, entre 14h et 18h. Les services de la gendarmerie précisent également que le nombre de permis de conduire retirés durant l'année 2006 est de 88 164. Pour rappel, le nombre de véhicules en circulation en Algérie est de 4 650 000 contre 1 200 000 en 1985. A cela, les services de la gendarmerie, mais également ceux de la Protection civile et le ministère des Transports, réfléchissent à des mécanismes pour endiguer le problème et lutter efficacement contre les excès au volant. A ce titre, l'ensemble des intervenants préconisent l'établissement d'une politique de lutte conte le phénomène de l'insécurité routière et la gendarmerie parle de révision des textes législatifs et réglementaires régissant le domaine de la police de la circulation routière, tout en instituant le code de la route. Parmi les projet de la gendarmerie, il est envisagé de développer les équipements de sécurité routière tels que les radars et de réaliser des postes de contrôle sur les points névralgiques, aidés en cela par des caméras le long de l'autoroute. Le représentant de la direction de la sûreté nationale indique que la loi n'a pas résorbé le problème malgré l'effort et la mobilisation des services de sécurité. « L'espoir lié à la réduction du nombre d'accidents enregistrés courant 2005, n'aura été que de courte durée au regard des résultats obtenus durant 2006 », est-il communiqué. Le bilan mondial établi par l'OMS est de 1,2 million de victimes chaque année sur les routes.