Depuis la mise à eau du barrage de Tichy Haf, les discussions et spéculations vont bon train concernant la possibilité d'en faire bénéficier la population locale. « La question concerne l'ensemble des communes de la daïra de Seddouk. Nous avons suggéré une réunion avec les P/APC de M'Cisna, Bouhamza et Amalou pour étudier ensemble les moyens à mettre en œuvre pour que toute la population profite de l'eau de ce barrage. Je ne vois pas comment on pourrait nous en priver, d'autant plus que le barrage se trouve sur le territoire de notre daïra et que les conduites traversent la commune d'Amalou et la nôtre », nous dit M. Benmeziane Makhlouf, élu à l'APC de Seddouk. « Les communes d'Akbou, Ouzellaguen, Sidi Aïch Timezrit, Amizour, El Kseur et Béjaïa seront toutes dotées de réservoirs allant de 1 500 m3 à 10 000 m3 / jour. Pour la station principale de traitement, juste après le barrage, la capacité est de 120 000 m3/jour, c'est vous dire qu'il y a de l'eau pour toute la vallée ! Les services compétents de la wilaya nous ont expliqué que les localités bénéficiaires seront alimentées par le système de gravité et pour nous, il va falloir penser à construire des stations de reprise car nous sommes situés en altitude par rapport au tracé prévu. Ce qu'on considère comme une solution de facilité. Pourtant, c'est tout simplement une question de moyens financiers et Dieu merci, l'Etat en dispose suffisamment pour ce genre de projet », ajoute M. Zidane, 2e vice-président à la même APC qui laisse entendre qu'à défaut de ces moyens, la région peut ne pas être alimentée à partir de ce barrage. Toutes les communes de la daïra sont alimentées en eau potable à partir de forages situés aux abords de l'oued Soummam, fortement menacé par la pollution. Du côté de la population, on considère être les « propriétaires » de l'eau retenue dans le barrage et, à défaut de pouvoir en profiter, « nous réclamerons des redevances avec lesquelles nous allons créer les moyens nécessaires pour étancher notre soif », nous dit un habitant de Seddouk. En attendant, le sujet fait l'essentiel des discussions dans les cafés. « Ce sera un très bon sujet de campagne électorale et une profession de foi pour les candidats aux prochaines élections », prédit un autre habitant.