Avec un réseau de distribution long de 2000 km, un réseau d'adduction de 1000 km, 200 forages destinés à l'AEP, 90 chaînes de refoulement dont la plupart sont dans un état de vétusté avancé, même si elle recèle d'importantes ressources en eau, la wilaya de Béjaïa connaît un stress hydrique chronique, en raison d'un relief tourmenté sur lequel s'éparpillent des centaines de villages et d'agglomérations de grande ou de moyenne importance. Le fait est, aussi, que la plupart des équipements sont d'un âge avancé. Des conduites datant de l'ère coloniale sont toujours en service alors que la population et les besoins ont été multipliés par quatre ou cinq. Les pannes et les coupures sont récurrentes et les APC ne peuvent y faire face. à travers les 52 communes que compte la wilaya, l'alimentation en eau potable est prise en charge par des régies communales souvent sans moyens et sans ressources financières dans 34 communes alors que l'ADE, l'Algérienne Des Eaux, est présente dans les 18 communes restantes. En matière de distribution d'eau, la wilaya de Béjaïa va bientôt connaître une très nette amélioration avec l'entrée en service du barrage de Tichy Haf qui va directement desservir 22 communes sur l'axe Akbou-Béjaïa. Notre rencontre avec M. Mohamed Keciba, le premier responsable du département de l'hydraulique, nous a permis de faire le point sur l'ensemble des questions liées au secteur. Il en ressort, en premier lieu qu'avec le transfert des eaux du barrage de Tichy Haf, le chef-lieu de wilaya, qui reçoit actuellement un volume de 42 000 M3/jour verra cette quantité passer à 84 000 M3. La wilaya de Béjaïa, notamment les 22 communes du couloir de la Soummam, va recevoir un volume global de 47 millions de M3/an. Concernant la zone ouest de la wilaya, le ministère des Ressources en eau a donné son accord de principe pour la réalisation d'un barrage d'une capacité de 10 millions de mètres cubes sur Oued Flidoune à Beni Ksila. Pour la zone est, il est prévu la réalisation d'une station monobloc d'une capacité de 100 litres/seconde puissant directement du barrage d'Ighil Emda à Kherratta et destinée à couvrir les besoins de la région de Draa El Gaid, estimés à 3 millions de m3/an. En matière de projets permettant d'augmenter la mobilisation des ressources, il convient également de signaler la future réalisation d'une station de dessalement d'un volume modulable de 50 000 m3/jour à Djebira. Toujours dans le cadre de la mobilisation des ressources en eau, une étude est actuellement en cours pour l'identification des sites potentiels susceptibles d'accueillir l'implantation d'un barrage. Pour le chef-lieu de wilaya, un ambitieux programme de réhabilitation du réseau de distribution a été lancé. Il s'agit de la réfection d'un réseau de 42 km de canalisation, en attendant le lancement d'un nouveau programme de réhabilitation du reste du réseau long de 260 km. Les 22 communes sises dans le couloir de la Soummam, qui vont bénéficier du transfert des eaux de Tichy Haf, verront également la mise à niveau de l'ensemble de leur réseau de distribution. La rénovation de ces réseaux va permettre de diminuer les pertes en eau évaluées à près de 40 % du volume global actuellement distribué. Les nouveaux apports en eau et les projets de réhabilitation du réseau doivent, en principe, permettre d'assurer une plage horaire de distribution comprise entre 16 et 20 H/jour pour certaines localités et du H24 pour d'autres communes. Pour que ce rêve devienne réalité, il n'y a plus qu'à patienter promet-on, le temps que l'eau de Oued Boussellam arrive enfin jusqu'à Bir Slam.