C'est un véritable congrès international sur la statistique théorique et appliquée », que vient d'organiser l'université Mohamed Khider (UMK) de Biskra, confiait à El Watan un participant étranger, impressionné par le nombre d'intervenants, 106 chercheurs au total, venus d'une dizaine de pays étrangers et parmi lesquels on a compté des sommités du domaine de la statistique, à l'instar du Pr Paul Deheuvels, membre de l'Académie des sciences, directeur du laboratoire de statistique théorique et appliquée (LSTA), de l'université Pierre et Marie Curie, Paris VI. « Le principal objectif de cette rencontre, nous dira B. Slatnia, recteur de l'UMK de Biskra, est effectivement de faire profiter nos statisticiens et les utilisateurs potentiels de la statistique, des démarches et méthodes qui leur permettront d'améliorer leurs connaissances et de fait, leurs capacités à résoudre les innombrables problèmes que pose le développement durable dans un pays émergeant tel que l'Algérie ».Tous les participants conviennent, qu'en effet, c'est grâce à la persévérance de A. Nacir, directeur du département des mathématiques de la faculté des sciences de Biskra, aidé il est vrai, par ses amis A. Bousbaïne du centre de recherches Nestlé de Lausane, de D. Louani de Paris VI, et du Dr Oul Saïd de l'université de Calais, qu'un congrès de ce niveau a pu avoir lieu à Biskra. Au total, ce sont 13 conférences plénières, 82 communications orales, 6 présentations de posters et 4 ateliers qui meubleront ces deux journées scientifiques. Dans le domaine de la statistique non paramétrique entre autres, F. Ferratyi et P. Vieu de l'université P. Sablier de Toulouse, nous ont fait remarquer que les progrès technologiques produisent des bases de données de plus en plus volumineuses, en particulier lors d'études de phénomènes dynamiques (dans l'espace et dans le temps), et que grâce aux appareillages de plus en plus performants dans la précision du suivi du phénomène en question, « l'observation d'un individu peut être alors considérée comme une courbe continue, voire un objet mathématique plus sophistiqué ». Cette thématique connaît, semble-t-il, un extraordinaire engouement, non seulement motivé par les divers et nombreux domaines d'application (chimie quantitative, télédétection, climatologie, reconnaissances vocales, industries de transformation…), mais aussi par les nouveaux problèmes d'ordre théorique liés à l'obtention de propriétés asymptotiques. « Par ailleurs, ma contribution aurait trouvé sa place sous la bannière du data mining, discipline qui a émergé ces dernières années à la frontière de la statistique, de l'intelligence artificielle et des bases de données, et qui se propose de découvrir des relations, des structures dans des données préexistantes », a ajouté un autre participant.