Entrant dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le séminaire sur la protection sociale et juridique du journaliste, initié par le Syndicat national des journalistes (SNJ), a regroupé durant les journées des 2 et 3 mai, à la salle de l'APW de Constantine, les journalistes et collaborateurs de presse des wilayas de l'est du pays, ainsi que des participants venus d'Alger, d'Oran, de Blida et de Djelfa. L'atelier de la première journée, consacré aux techniques de négociations de la convention collective et aux normes et structures d'organisation syndicale et qui a été animé par des experts de renom, Mezhoud Arezki et Ramdane Aït Ali, a permis aux participants de convenir de la nécessité pour la corporation de se doter de moyens légaux pour la défense de leurs intérêts socioprofessionnels. La deuxième journée, quant à elle, a débuté par un recueillement sur les lieux où ont été retrouvés les corps de Makhlouf Boukhzar et Hakim Taâkouchet, journalistes assassinés par les hordes terroristes. Cette cérémonie s'est déroulée en présence des autorités locales ainsi que des parents des victimes. Les participants ont par la suite rejoint la salle de l'APW de Constantine pour entamer, en présence des représentants des ministères du Travail et de la Communication, les travaux consacrés à la protection sociale et juridique des journalistes. Le docteur Brahim Brahimi, spécialiste en droit de l'information, a eu à présenter des remarques sur la dernière mouture du projet portant statut particulier du journaliste. La séance de l'après-midi a permis à Mlle Chorfi Nassima, consultante, chargée de recherche auprès du centre des études syndicales et militante des droits de l'homme, de présenter une communication sur la relation de travail et les droits sociaux des journalistes. Pour sa part, l'universitaire Abdelmadjid Merdaci a développé l'ébauche d'une analyse sur les conditions sociohistoriques qui conditionnent la mise en place du statut particulier du journaliste. Le débat a été riche de par les interventions multiples des participants qui ont saisi cette opportunité pour soulever les moult problèmes rencontrés quotidiennement dans l'exercice de leur profession. A la clôture des travaux de ce séminaire, les participants ont convenu à l'unanimité d'une plate-forme de recommandations condensées dans un texte dit « déclaration de Constantine ». La délocalisation d'une activité d'une telle envergure et ainsi que le niveau et la qualité très appréciables du séminaire ont conforté tous les participants à apporter d'abord leur soutien indéfectible au SNJ, à exhorter les pouvoirs publics et le SNJ de finaliser l'élaboration et l'adoption du statut particulier du journaliste et la nécessité d'ouvrir un large débat sur la question. Les participants signalent en outre leur inquiétude quant à la précarité de la situation socioprofessionnelle des journalistes, ils recommandent aux éditeurs de presse la révision des relations de travail, ils dénoncent par-là même l'exploitation abusive des journalistes. La déclaration de Constantine réitère l'appel pressant de la corporation aux pouvoirs publics à l'effet de dépénaliser en urgence les délits de presse. Les participants adhèrent au mémorandum, qui a été adressé par le SNJ à l'ensemble des partis politiques en lice pour le scrutin législatif. Les séminaristes s'insurgent devant la recrudescence des actes terroristes et s'inclinent devant la mémoire des victimes.