L'entraîneur Kamel Mouassa, qui a pris le risque, en début de saison, de remanier son équipe, a réussi à bâtir un groupe d'avenir composé de joueurs talentueux qui font la fierté de toute la Mitidja. Dans cet entretien, il parle de son équipe, de la fin du championnat et de la programmation démentielle dont souffrent tous les pensionnaires de l'élite. Vous allez affronter le MCO (aujourd'hui) dans un match important pour la survie de l'équipe en division Une, un commentaire ? J'ai toujours dit que tous les matches qui restent sont importants car pas moins de la moitié du groupe est concernée par la relégation. En ce qui nous concerne, on n'est pas loin du maintien après notre victoire sur l'OMR. Les joueurs sont conscients de l'importance de la rencontre d'aujourd'hui face au MC Oran et nous sommes décidés à bien la négocier. Comment envisagez-vous la fin du championnat aussi bien pour votre équipe que pour tous les clubs concernés pas la relégation ? C'est clair que ce sera dur pour toutes les équipes, mais à des degrés différents. Nous sommes à 70% de notre objectif, d'autres sont à un peu moins et ainsi de suite. Il reste quatre matches à jouer et donc douze points en jeu, nous ferons en sorte de récolter le maximum. Si on parviendra à gagner nos deux matches à domicile on peut même se permettre de terminer à une position meilleure. Votre équipe, à l'instar de plusieurs clubs, a été victime de la programmation démentielle du championnat, comment avez-vous vécu les reports successifs et les trêves à répétition ? Je me suis déjà exprimé sur le sujet et j'ai déclaré que nous avons le championnat le plus long dans le monde. J'ai attiré l'attention des responsables sur les dangers de ces trêves à répétition aussi bien sur la santé du joueur que sur ses retombées sur le niveau de la compétition. On ne peut pas avoir le même rythme durant toute la saison et un niveau de championnat élevé avec des reports successifs. Prenez par exemple l'ESS qui a survolé au début le championnat, aujourd'hui l'Entente traîne la patte à cause justement de ces reports successifs. Selon vous, quelle est la programmation idéale pour une compétition élevée ? L'idéal c'est de jouer six matches par mois, c'est-à-dire quatre week-end et deux lundis par mois. Une saison sportive est comme une saison scolaire. Elle dure 8 mois avec un congé et une trêve. Sans cela, on ne pourra jamais élever le niveau de la compétition. Vous citez l'exemple de l'ESS dont l'entraîneur avait récemment réclamé le report de certains matches de championnat pour permettre à son équipe de mieux préparer la coupe arabe. Comment expliquez-vous ce double langage des entraîneurs selon les équipes qu'ils drivent et l'objectif à atteindre ? Il est toujours facile de trouver des justificatifs aux échecs que d'en trouver les solutions. Nos voisins ont gagné des compétitions continentales et même la Ligue des champions arabe, tel que le CS Sfax, sans que leur parcours dans ces joutes internationales n'influe sur le déroulement du championnat local. Je pense que tout a été clarifié en début de saison pour les équipes engagées dans les compétitions internationales : jouer trois jours avant ou trois jours après pour ne pas perturber le championnat national, mais l'engagement n'a pas été respecté. Que faut-il faire alors ? D'abord une application stricte des règlements de la part des instances sportives. Ensuite, que les clubs engagés dans des compétitions internationales respectent à la lettre cet engagement. Un club qui s'engage dans une compétition internationale doit avoir les moyens humains et financiers de sa politique, sinon il ne doit pas participer. Retour à la normale à l'occasion de cette 27e journée. Une bonne chose n'est-ce pas ? Ce n'est pas nouveau, on n'a rien inventé. C'est ce qui se passe partout dans le monde. Enfin, revenant à l'USMB, malgré le fait que vous luttez pour le maintien, tout le monde s'accorde à dire que vous avez lancé une équipe d'avenir ! C'est vrai que nous avons pris le risque de remanier notre équipe, mais nous avons mis les premiers jalons d'une équipe d'avenir. Nous avons lancé de jeunes joueurs talentueux issus de la Mitidja qui peuvent porter le flambeau pendant une décennie. De ce fait, nous n'aurons plus à penser recruter, sauf deux ou trois éléments pour compléter l'effectif.