Selon le quotidien de droite très introduit dans le milieu du renseignement, Le Figaro, les rapports des Renseignements généraux (RG) préconisent un meilleur repérage des individus susceptibles de basculer un jour dans la violence. Paris. De notre bureau Tout est pris en compte, même le changement vestimentaire ou encore de comportement envers les femmes. Pour ce journal, le terrorisme islamiste s'individualise et la riposte devient chaque jour plus complexe. Il cite deux rapports des RG, sur « le profil et la détection des cellules djihadistes », détaillant la parade que les services de renseignement mettent en place. La méthode porte un nom : « Détection précoce ». Sous la tête de chapitre « Sensibilisation et partenariat », les RG expliquent ainsi que des « actions de sensibilisation au phénomène de l'islamisme ont été menées en direction d'autres services de sécurité intérieure », comme la police des frontières ou la sécurité publique, mais aussi « dans les administrations, prisons, hôpitaux publics ». Le service préconise un « savoir minimum en matière de détection d'indices manifestes (activités, attitudes, langages) dans la délinquance de droit commun », autant d'éléments « culturels, linguistiques caractéristiques permettant d'alerter les services spécialisés ». Enfin, un « partenariat avec le monde de l'entreprise » a été lancé. Toujours selon Le Figaro, pour les RG, l'identification de « signaux simples », comme les prières sauvages sur les lieux de travail, ou « le changement de comportement avec les femmes » aboutit parfois à « l'identification d'individus pouvant basculer dans la radicalisation ». Un dispositif jugé d'autant plus nécessaire que « le profil des recrues (est) en mutation », les nouveaux venus étant « de plus en plus sans engagement religieux ou politique marquant, le plus souvent inconnus, du moins non répertoriés comme djihadistes ». Les services craignent donc le développement d'« un phénomène de génération spontanée d'islamistes radicaux, réservoir potentiel pour les terroristes ». Le quotidien signale que deux écueils guettent naturellement cette « détection précoce » : celui de stigmatiser des individus et ainsi d'accélérer plutôt que de freiner leur radicalisation et celui de voir les services de police engorgés par des myriades de signalements. « L'important est d'adopter un nouvel état d'esprit en aidant à repérer, par l'observation de facteurs de radicalisation, des individus ou des petits groupes vulnérables, qui peuvent devenir des proies ou des cibles pour les réseaux terroristes avant de devenir eux-mêmes des acteurs », explique Pierre de Bousquet de Florian, directeur de la DST, cité par Le Figaro. Pour le patron de la DST, « familles, enseignants, animateurs sociaux ou sportifs doivent être sensibilisés pour repérer un jeune qui se replie sur lui-même, développe un discours agressif sur la religion ou attaque son père parce qu'il se rend au café... Le but de l'opération n'est pas de placer ces jeunes dans un quelconque fichier mais de dialoguer et de les aider avant qu'il ne soit trop tard ». Par ailleurs, le quotidien de Serge Dassault signale qu'en 2006, plusieurs mois avant les attentats d'Alger, les policiers de la DST ont neutralisé un groupe d'islamistes radicaux en lien avec le GSPC. Implantée dans la région parisienne, cette cellule se consacrait à l'envoi en Algérie de matériel et de vêtements (téléphones, treillis, couvertures...) pour les maquis. Son responsable avait également constitué une structure d'accueil en France pour des responsables ou des commandos du groupe. Le chef du réseau a été interpellé au cours d'un de ses séjours en Algérie et ses partisans sont sous étroite surveillance.