A quelques jours du premier anniversaire des violences de banlieues qui avaient embrasé au moins 300 villes françaises en automne 2005, le débat sur la relation conflictuelle entre les jeunes de banlieues et la police est monté d'un cran. Les services de renseignements français (RG) estiment que le climat dans les quartiers défavorisés reste explosif, sur fond de nouveaux incidents entre jeunes et policiers. Selon un rapport des RG, cité aujourd'hui lundi par le quotidien Le Figaro, «la plupart des conditions qui ont amené, il y a un an, un déclenchement de la violence collective sur une grande partie du territoire métropolitain sont toujours réunies». Dans cette note confidentielle datée du 11 octobre dernier, les services de renseignements sont, particulièrement, pessimistes en ce qui concerne la région parisienne. Dernier incident en date, un car et trois autres véhicules ont été incendiés, hier dimanche, par des jeunes dans le quartier sensible de la Grande-Borne, à Grigny, au sud de Paris. Deux personnes ont été interpellées. Les jeunes ont obligé les passagers du car à descendre, avant d'y mettre le feu. Une voiture de police et des policiers ont été, également, la cible de jets de pierres, sans faire de blessés. D'importantes forces de l'ordre ont été déployées pour boucler ce quartier où des violences urbaines avaient éclaté l'an dernier. A Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, des incidents ont opposé jeunes et policiers dans la nuit de samedi à dimanche et un mineur de 17 ans a été interpellé et placé en garde à vue. Dans la région d'Aulnay, la situation est particulièrement surveillée par les services de renseignements qui craignent la contagion.