Cinq morts, dont 3 militaires, et 2 blessés, tel est le bilan final du faux barrage dressé dans la soirée de lundi dernier peu après 16 h 30 par un important groupe terroriste à la limite territoriale des communes de Draâ El Mizan et de Tizi Ghennif, mais plus près de cette dernière qui n'est qu'à 3 km environ au sud, non loin du lieu où a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi dernier un terroriste par une unité de l'ANP. Selon de nombreux témoins oculaires qui ont assisté à l'horreur, les sbires du GSPC, dont le nombre avoisinerait la trentaine, sont arrivés sur les lieux du carnage à bord de trois véhicules, une Renault Express qui tombera en panne, une R19 et un fourgon. Ils étaient habillés avec différentes tenues des services de sécurité et armés jusqu'aux dents. « Ils ont commencé à arrêter tous les véhicules qui remontaient de Tizi Ghennif pour rejoindre leurs domiciles situés sur les hauteurs », nous confient les témoins, ajoutant qu'ils se sont scindés en trois groupes. Alors qu'une dizaine de sanguinaires munis d'une liste commençaient à interroger les occupants des véhicules, un groupe s'est dirigé vers le hameau voisin, distant de quelques centaines de mètres, à bord d'un fourgon où le dénommé A. Mohamed, inspecteur de police à Tizi Ouzou, sera abattu au seuil de son domicile. Son arme et son portable lui seront subtilisés. Son frère, espérant sans doute le sauver, fait appel à un voisin pour le transporter à l'hôpital de Draâ El Mizan, mais ignore le faux barrage qui est dressé un peu plus loin et où ils seront interceptés. Les sanguinaires ne laissent aucune chance au malheureux chauffeur, en l'occurrence L. Hamid, un maçon. Il sera abattu froidement, alors que le frère du policier a dégringolé la pente de l'oliveraie en direction du ravin. Il s'en tirera avec plusieurs blessures et une foulure à la cheville. Au même moment, un autre citoyen sauvera sa peau en empruntant le même itinéraire avec quelques blessures. Quant au dénommé H. Djaffer, de la marine nationale qui retournait chez lui à bord de son véhicule accompagné de son père, tous les témoins lui reconnaissent son courage face à des terroristes sans foi ni loi. Avant de mourir, il lancera à son père : « Regarde papa, ton fils tombera en homme. » Il recevra une rafale à l'abdomen avant d'être achevé par balles à la tête et un peu plus tard décapité. Au moment de l'adhan, les sbires du GSPC prennent le chemin de la forêt voisine laissant, outre les trois corps, deux autres, ceux de deux militaires du cantonnement voisin, revenant semble-t-il d'une brève permission, qui ont été également décapités.