Le siège de la brigade des groupes d'intervention de la police (BMPJ) de Draâ Ben Khedda, à 11 km de la ville de Tizi Ouzou, a essuyé des tirs à l'arme automatique dans la soirée de vendredi dernier. Il était 22h quand six terroristes embusqués à quelques mètres de la caserne, située sur la route menant vers Alger, ont actionné leurs kalachnikovs en direction du bâtiment, blessant deux policiers en faction. La riposte immédiate des éléments de ce corps de sécurité a permis de repousser cette attaque. Ce coup de semonce sonne le retour des groupes armés islamistes au « travail » de terrain après une brève accalmie observée durant le mois de Ramadhan. Un « repos » manifestement mis à profit par les groupes terroristes qui écument encore la région pour réorienter leur stratégie macabre après les revers subis dans leurs rangs. Une simple lecture des dernières informations sécuritaires rapportées par la presse témoigne du redéploiement actif de l'ex-GSPC dans la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis le 18 septembre, quatre attentats terroristes ont été perpétrés. Dimanche, une bombe de fabrication artisanale a explosé au passage d'un convoi militaire sur la route de Takhoukht blessant cinq militaires. La veille, un adjudant de l'armée qui rentrait chez lui a échappé à une mort certaine quand son véhicule a été soufflé par une bombe artisanale dans la région de Ouacifs. Un policier a failli subir le même sort à Souk El Thenine, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Pisté, ce dernier, qui s'apprêtait à rejoindre son domicile, a été atteint d'une balle au pied. Le 12 septembre, en plein jour, deux militaires ont été assassinés et un civil blessé dans un faux barrage dressé par un important groupe terroriste, composé d'une dizaine d'éléments, sur la route des Ouadhias, sur la RN30. La multiplication des attentats terroristes dans la région intervient au moment où une nouvelle stratégie d'éradication des réfractaires aux appels à la repentance est annoncée par les pouvoirs publics. Outre le renforcement des mesures de sécurité dans les centres urbains, notamment autour des édifices publics et les sièges des services de sécurité, des offensives militaires sont menées dans des endroits connus pour être la « plaque tournante » de l'action subversive en Kabylie, comme les maquis de Sidi Ali Bounab, Yakouren, Draâ El Mizan et Takhoukht. La dernière opération de ratissage a ciblé le week-end dernier la région d'Acif Ousserdoune, à Bouzeguène, où un groupe terroriste serait localisé. D'importants moyens humains et matériels ont été mobilisés sur le terrain par l'ANP.