C'est depuis longtemps que l'on parle du changement et, récemment encore, M. Benbitour dans El Watan du 25 mai dernier, nous parle d'une façon claire et instructive en la matière. On aimerait bien l'écouter et suivre son raisonnement. Mais voilà, le système ne veut de changement qu'en son sein. Il n'a cessé d'abuser de la crédulité populaire en procédant à des changements périodiques à sa façon, c'est-à-dire opaque et méprisante pour la société civile. De Ben Bella à Bouteflika en passant par Boumediène, c'étaient des changements dans la continuité de l'abus de la force et du non-droit. Une seule exception a suscité quelque espoir, celle de Zeroual qui avait invité les personnalités nationales ainsi que les partis politiques à un dialogue national, en vue de procéder à un réel changement de concert avec l'ensemble des mouvements composant la société civile. Espoir vite déçu, le président Zeroual n'ayant pu aller jusqu'au bout de son entreprise parce que contraint de se retirer. Les décideurs de l'ombre avaient alors procédé à un nouveau calcul-changement en faisant venir Bouteflika. On le saura désormais qu'il n'y a véritablement de changement possible et crédible que dans la disparition totale du système du parti-Etat : FLN et ses satellites RND, UGTA et autres organisations de masse inféodées, rentières, parasites, accrochées à leurs privilèges. Ce parti-Etat occupe tout le champ politique à lui seul depuis l'indépendance (45 ans, 2 générations). Il détient des moyens financiers énormes ainsi que du matériel mobilier et immobilier (biens de l'Etat) considérable à travers tout le territoire national. Que peuvent réellement faire les partis tolérés dans un tel rapport des forces ? Voilà pourquoi toutes les tentatives initiées suscitant l'idée d'un rassemblement républicain-démocrate, faisant appel à la société civile et l'invitant à s'impliquer dans le combat pour la citoyenneté sont restées vaines à ce jour. Des exemples réussis de transformation de régime analysés par M. Benbitour, je retiens pour ma part celui de nos voisins mauritaniens comme le plus approprié. Alors, il suffirait à messieurs les décideurs d'avoir un brin de patriotisme, du courage et un bon sursaut de conscience. En sont-ils capables ? En tout cas, il y a urgence. Nous leur disons, osez, messieurs, osez le pari de la vérité et de la grandeur ! Le peuple vous applaudira chaleureusement… et l'histoire vous retiendra. ------------------------------------------------------------------------ L'auteur est : Ancien militant du Mouvement national. Membre fondateur de la Ligue algérienne des droits de l'homme