Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a évoqué ce week-end, lors de la réunion du bureau politique avec les coordinateurs des 48 wilayas, plusieurs questions de l'heure. En guise de préambule, il a apporté une critique assez sévère au rendement et au travail des militants et cadres de son parti lors des élections législatives du 17 mai. Des appréciations, dira-t-il, qui vont permettre incontestablement aux structures du parti d'étudier la qualité de la participation du RND aux prochaines joutes. Les élections locales, la loi électorale, la composante du gouvernement ont été, entre autres, les sujets abordés par le chef de file du RND lors de ce regroupement qui s'est tenu à la résidence El Bahia à Sidi Fredj (Alger). Evoquant la nouvelle composante du gouvernement, M. Ouyahia a battu en brèche certains commentaires portant essentiellement sur le partage des portefeuilles ministériels dans le nouveau gouvernement. Tout en refusant d'argumenter ni de s'étaler sur la non-démission du gouvernement avant l'installation de la nouvelle Assemblée, il indiquera en homme du sérail que la composition du gouvernement relève uniquement des prérogatives du premier magistrat du pays. « Le RND ne fait pas de la question de la formation du gouvernement une affaire commerciale. Pour rappel, la récente rencontre des responsables des trois partis de l'Alliance présidentielle n'a pas consisté à partager un butin. Les portefeuilles ministériels sont tributaires des résultats des législatives », a indiqué M. Ouyahia. Il a précisé dans ce sillage que les ministres qui ont postulé à la députation sont, aujourd'hui, considérés de fait des députés et n'ont, par conséquent, pas le droit de gérer leurs départements. Certains observateurs estiment que la non-démission du gouvernement avant l'installation de la nouvelle APN, au titre de la sixième législature, constitue une violation de la Constitution. A la question de savoir si le patron du RND sera parmi le nouveau gouvernement, M. Ouyahia répondra, juste pour ne pas esquiver l'interrogation, qu'il est actuellement occupé par la gestion de son parti. Revenant sur l'évaluation des élections du 17 mai et la préparation des élections locales, l'orateur a appelé ses militants à identifier les insuffisances afin de les corriger. « Je ne conteste pas que nous nous sommes engagés lors des élections législatives en rangs unis et serrés, mais il faut également relever que certains militants ont privilégié leur propre intérêt aux dépens de l'intérêt général du parti ». Sur un autre volet, M. Ouyahia a affiché sa satisfaction de voir le projet relatif à la loi électorale prochainement sur le bureau de l'APN. « La révision de ce texte de loi avant les élections locales permettra de mettre un terme à l'anarchie et à la désorganisation qui ont primé lors du précédent scrutin. L'amendement de cette loi est aussi une autre manière de barrer la route aux partis qui n'apparaissent que durant les rendez-vous électoraux », a-t-il expliqué en insistant plus loin sur la nécessité de contenir tout ce qui permet au phénomène de l'argent de s'installer dans la scène politique. L'ex-chef du gouvernement n'est pas pour la dissolution des petits partis, mais il est préférable, pour lui, de conditionner leur existence par les résultats obtenus lors des élections, ce qui est, a-t-il dit, une norme universelle. Le RND s'est également positionné contre la rémunération des membres des commissions de contrôle des élections, arguant que cela ne touche nullement à la probité de ces commissions. S'agissant des prochaines élections locales, M. Ouyahia a estimé que ce rendez-vous revêt une importance non négligeable du fait que les assemblées locales sont les plus proches des citoyens. Il a ainsi exigé de ses militants l'obligation de résultat. Le RND sera présent dans l'ensemble des communes des 48 wilayas. De l'avis du chef de file du parti, cette opération ne sera pas facile au regard du délai qui reste pour confectionner les listes des candidats.