M Ouyahia a le sens de l'Etat, du devoir et de l'obligation de réserve. A cet effet, il n'avouera jamais - ni à ses proches ni publiquement - les raisons ayant motivé sa démission de la chefferie du gouvernement. M. Ouyahia a évité soigneusement de parler de cet événement lors de la réunion du bureau, et de notre côté nous n'avons pas insisté sur cette question », explique un représentant du bureau politique du RND. Les membres du bureau, selon leurs dires, n'ont pas demandé au secrétaire général du RND qu'il leur donne les raisons de sa démission de son poste de chef de gouvernement. Ils savent pertinemment, souligne-t-on, que l'on ne démissionne pas d'un poste lorsque l'entente et la paix règnent. Et d'ajouter : « Les personnes sages et responsables quittent la table dès que les divergences s'installent. L'entourage du chef de file du RND se dit toutefois déçu par les personnes qui ont fait le déplacement au siège du parti pour présenter leurs “condoléances” aux militants du parti. » Ces gens, de l'avis de nos interlocuteurs, étaient persuadés que M. Ouyahia allait également démissionner du poste du SG du RND. « Les militants du RND n'ont jamais demandé le départ de M. Ouyahia. Il n'y aura pas d'explosion au sein du parti, ni de mouvement de redressement. Ceux qui ont fait circuler cette rumeur se trompent sur le compte du RND », dira un proche de M. Ouyahia. Celui-ci admet que, de par le passé, il y avait un certain mécontentement causé par l'absence de M. Ouyahia. Un secrétaire général, qui avait délaissé son parti pour s'investir totalement dans sa tâche de chef du gouvernement. Aujourd'hui, les adhérents du parti se réjouissent, mentionne-t-on, de cette « nouvelle donne » puisqu'ils sont convaincus que le premier gagnant dans cette affaire est le RND. A ce propos, l'on annonce qu'il n'y aura pas la convocation d'un conseil national extraordinaire. Conseil qui, précise-t-on, d'ailleurs, n'a pas les prérogatives de faire partir un secrétaire général. « M. Ouyahia a été élu par le congrès et il ne peut être démis que par un congrès », nous affirme-t-on. Au RND, on se penche actuellement sur les actions futures, notamment la préparation des élections législatives et dans ce sillage on évoque l'inauguration prochaine par M. Ouyahia des cycles de meetings destinés à sensibiliser et à mobiliser les militants quant à l'importance des prochaines échéances. D'emblée, il est prévu pour ce jeudi la réunion des coordonnateurs de wilayas sous la houlette de M. Ouyahia. Celui-ci va saisir cette occasion pour donner des orientations quant à la nouvelle méthode de travail. Il va occuper le terrain et mobiliser les troupes. Par ailleurs, et concernant l'Alliance présidentielle, nos sources avouent que celle-ci a toujours été un véritable handicap pour le RND. M. Ouyahia, de leur avis, a durant trois ans subi les attaques de ces partenaires au sein de l'Alliance. La question qui se pose est de savoir pourquoi M.Ouyahia, en tant que chef de gouvernement, n'a jamais réagi aux critiques de ces alliés ? « Ouyahia avait tout simplement le sens de la responsabilité. Il s'abstient même lorsqu'il reçoit des coups. Comment expliquer les attaques du MSP et du FLN à l'égard du chef de gouvernement alors qu'ils constituent l'essence de l'Alliance ? Ouyahia était critiqué par ses pairs, par ceux qui étaient censés le soutenir », dira notre source qui explique que l'Alliance a été créée pour l'application du programme du gouvernement. Et d'ajouter que les ministres RND veilleront à l'application de ce programme au sein du gouvernement. En dehors de ce cadre, dit-on, le RND défendra ses idées. Le parti est donc libre de ses mouvements et va pouvoir ainsi apprécier le travail qui se fait en haut lieu. « Le MSP et le FLN ont attaqué sur plusieurs fronts le chef de gouvernement, ils ont évoqué l'échec de sa politique. Une politique que ces deux partis ont également assumée. Les responsables de ces formations ne sont pas conséquents avec eux-mêmes », a soutenu un proche de M.Ouyahia. Les militants du RND croient fort que leur parti possède une base très solide. Pour eux, M. Ouyahia est un personnage qui ne s'effacera jamais de la scène politique.