Le retour de manivelle sera probablement très lourd de conséquences pour la section UGTA de l'EHS Daksi. Faisant référence à l'enquête et aux résultats en chiffres obtenus par l'administration, « l'UGTA n'a pas les 20% (du total du personnel) exigés par la loi. C'est un syndicat non représentatif qui n'a pas sa raison d'être au sein de notre établissement », a déclaré hier le directeur, Omar Bentouati. Après les piquets de protestation observés la semaine dernière par les éléments de l'UGTA, et l'exacerbation du conflit entre la section et la direction, cette dernière semble déterminée à en finir avec ce bras de fer, et attaquer le problème à sa racine. En effet, face à la section qui accuse le directeur de l'établissement de « hogra » et exige son départ, celui-là même réserve une réponse radicale dans un rapport adressé à la DSP. Il est question d'abord de représentativité, et contrairement aux déclarations de la section qui affirme détenir la majorité avec 316 adhérents, les chiffres de l'enquête apportent un démenti cinglant et sans appel. L'effectif de l'établissement compte 489 employés, toutes professions confondues. La majorité de ces travailleurs sont syndiqués, ce qui a conduit le directeur à les convoquer un à un pour assainir « les situations », et obtenir des signatures d'engagement sous l'un ou l'autre des sigles, sachant que l'EHS compte cinq syndicats, à savoir l'UGTA, le SNAPAP, le SAP et les deux syndicats des médecins, le SNPSP et le SNPSSP. Si l'on excepte l'UGTA, les autres ont tous dépassé les 20% exigés par la loi pour être représentatifs, avec respectivement 155, 150, 25 et 15 adhérents. Les chiffres obtenus par l'enquête confirment les déclarations des syndicats avec quelques différences près en y ajoutant le nombre des travailleurs qui se sont déclarés neutres et ceux en position de congé. L'arithmétique est fatale pour l'UGTA qui en sort avec un nombre inférieur à celui exigé pour avoir les 20%. En outre, « dans la liste présentée par la section et que nous avons reçue après le délai de dépôt, nous avons découvert des agents inscrits à leur insu avec des cartes trafiquées, ainsi que des malades hémodialysés membres de l'association Chiffa », ajoute le directeur. Un résultat qui conduit la direction à entamer la procédure de dissolution de la section UGTA, décrétée désormais illégale. Ce qui a provoqué l'accélération des événements est sans doute l'affaire des œuvres sociales. L'installation le 13 mai dernier d'une nouvelle commission composée des quatre autres syndicats n'a pas été du goût de l'UGTA qui a toujours eu le monopole de la gestion des œuvres sociales de l'établissement. Pourtant, le mandat de la commission sortante a expiré en mars 2006, comme celui d'ailleurs de la section UGTA !!! « Et la prolongation a été faite de manière tacite et unilatérale », commente le directeur. Par ailleurs, nous avons appris que le responsable de la section avait procédé cette semaine au blocage du compte bancaire des œuvres sociales. Une action illégale, selon le directeur, puisque seul l'ordonnateur, c'est-à-dire lui, a le droit de le faire, sachant que l'opération a eu lieu après passation des consignes entre l'ancien et le nouveau président de la commission des œuvres sociales. Une action en justice, y compris contre l'agent de la banque qui s'est rendu complice de cette opération frauduleuse, n'est pas à écarter.