A un mois du début des épreuves des Jeux africains, auxquels participeront 52 pays, les infrastructures routières engagées par le ministère des Travaux publics connaissent des retards dans les livraisons. Les services de la wilaya d'Alger, où se tiendront presque toutes les épreuves, restent confiants. Ils assurent dans un communiqué rendu public que les projets retenus « permettront un bon déroulement de la manifestation. » Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, se rend sur les chantiers de son secteur pour essayer d'accélérer la cadence des réalisations. Il ne se gênera pas de fustiger les entreprises de réalisation, leur demandant de « garder un rythme soutenu ». Devant être réceptionnés dans les délais, les projets connaissent des retards énormes. Seule solution : la livraison par « phasage des projets d'envergure », comme suggéré par M. Ghoul. Il reste que les désagréments occasionnés aux usagers de la route ne sont guère négligeables, et au lieu de supprimer des points noirs, le secteur en crée d'autres plus désagréables encore. Preuve en est la trémie de la Concorde dont le taux d'avancement n'est que de 20%. Ayant connu des retards, l'aménagement des parkings du complexe Mohamed Boudiaf est « relancé », avec l'engagement de trois entreprises, assure-t-on. Les services de la wilaya affirment que pour desservir le lieu d'hébergement des sportifs, les travaux de dédoublement de la RN36 ont été entrepris. Ces travaux seront réalisés « dans les délais impartis », assure-t-on encore. Reste que le ministre contredit les assurances de la wilaya. Ce projet, qui compte cinq ouvrages d'art, connaît un taux d'avancement de 35%. L'objectif tracé, celui de décongestionner la localité de Baba Hacène, n'est pas pour demain. Toutefois, ce qu'on ne manquera pas de signaler, c'est la décision d'héberger les athlètes dans les cités universitaires. Les étudiants de la capitale ont vu leur année écourtée. Le dédoublement de la RN24 (tronçon Pins maritimes—Verte Rive) connaît des retards dus à l'expropriation des familles mais le chantier, aux dires du ministre, devra être achevé le 5 juillet. Pourtant, plusieurs entreprises de « grand calibre » se sont donné pourtant la main, à l'instar de l'ENGOA et de l'EVSM. Malgré les assurances du directeur, les travaux n'ont avancé, une année après, que de 80 % dans la première tranche. Celle qui devait relier Verte Rive à Café Chergui est remise aux calendes grecques. En dépit du suivi rigoureux constaté, assure la wilaya, en matière de conduite des travaux des deux grands ouvrages d'art réalisés à Aïn Allah, les travaux n'ont pas connu beaucoup de progrés, à peine 30%. La rigueur n'y était pas, assurément. Le ministre a apostrophé le chef de projet, exigeant de lui de respecter l'aspect esthétique des trémies. Sur les projets d'envergure lancés, seuls le carrefour de Chevalley , les accès à la nouvelle aérogare d'Alger et la radiale de Oued Ouchaiah ont été réalisés après des « inaugurations partielles ». A ces retards, plusieurs raisons sont avancées par les responsables de ce secteur qui absorbe des milliards de dinars. Dans un document de la wilaya remis lors de la session de l'APW de février dernier, on notera que les retards dans le réaménagement des 60 routes communales dans 11 circonscriptions administratives s'expliquent par l'infructuosité de deux appels d'offres successifs. 4 consultations restreintes ont été lancées, à l'issue desquelles des entreprises ont été retenues. Les plans des réseaux souterrains, « inexistants » sont l'autre contrainte mise en évidence.