Quelles que soient la teneur des études d'impact ou toutes les autres qui ont été menées, les avis d'experts et de responsables, les autorisations administratives, et quelles que soient les garanties données pour ne pas faire de gâchis, une autoroute ne peut pas traverser un parc national parce que ce ne serait plus une aire protégée digne de ce classement car elle aura failli à son objectif principal : la conservation de la nature. » Voilà ce qui peut résumer les débats de l'émission Impact animée par notre confrère de la Chaîne III, Hamid Belkessam, le lundi de 13h à 14h. Emission qui a permis aux auditeurs d'appendre que l'autoroute large de 100 m va traverser le parc sur plus de 20 km et à 1500 m des berges du lac Oubeira. Elle va tout simplement le couper en deux et anéantir son intégrité écologique. Le débat qui a réuni des représentants du ministère des Travaux publics, de l'Agence des autoroutes, du ministère de l'Environnement et de la Direction générale des forêts a été pour le moins très animé. Le sous-directeur des parcs nationaux a dû sortir tout l'arsenal juridique qui protège les parcs pour faire face à ce qui semble être un fait accompli par la seule existence d'études d'impact dont la teneur reste à prouver et les avis des autorités locales dont nul n'ignore la subordination naturelle face à ce type de projet. Beaucoup d'auditeurs interviendront dans l'émission surtout pour dénoncer le projet. Un député indigné dira qu'il s'agit là d'un véritable massacre contre lequel il compte avec des collègues lancer une pétition dans les travées de l'Assemblée. Hamid Belkessam propose de ne pas se précipiter car cela en vaut vraiment la peine, de surseoir à la réalisation de ce tronçon, de vérifier les études d'impact et si c'est nécessaire de demander l'avis des Algériens par référendum. Car il y a un choix à faire. Si on veut un parc national digne de ce nom, il faudra dévier l'autoroute vers le Sud en désenclavant au passage la zone de Dréan-Asfour-Bouhadjar, et la solution existe depuis 1987, selon un ancien directeur du parc national d'El Kala. Dans le cas contraire, il ne faudra plus parler de parc national, car celui-ci sera nécessairement déclassé de fait, comme celui de Braulio Camilo au Costa Rica, le plus riche du monde (50 000 ha, 6000 espèces végétales) parce qu'il est traversé par une autoroute, ou encore ces parcs brésiliens hérissés de puits de pétrole. On apprendra encore que des auditeurs s'apprêtent à lancer une pétition nationale qui sera adressée au président de la République.