La mesure contenue dans le programme du gouvernement et tendant à renforcer les prérogatives des walis et des agents de l'administration au détriment des élus locaux n'est pas du goût du MSP. « C'est une mesure antidémocratique. Nous demandons, en revanche, le renforcement des prérogatives des élus de manière à ce qu'ils puissent gérer mieux les affaires locales », déclare le président du parti, Bouguerra Soltani. En effet, la mouture du programme que Abdelaziz Belkhadem a déposée, vendredi dernier, sur le bureau de l'APN, prévoit le renforcement des prérogatives des walis et des chefs de daïra. Selon Bouguerra Soltani, le groupe parlementaire du MSP « s'opposera à cette mesure et défendra avec force le principe du renforcement des prérogatives des élus en vue d'assurer une meilleure gestion des affaires des localités ». S'exprimant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le patron du MSP affirme que les élus de son parti tenteront d'introduire des amendements nécessaires à ce point. Evoquant la question de la révision de la loi électorale, Bouguerra Soltani précise que sa formation avait refusé « un traitement administratif à la question des partis en crise de représentation ». « Avec les nouvelles mesures introduites dans la loi électorale, en amendant les articles 82 et 109 de la Constitution, les partis qui n'ont pas de bons scores électoraux garderont toujours leur agrément. Mais pour qu'ils aspirent à prendre part à une élection, il faut qu'ils rassemblent 5% des signatures des électeurs de la circonscription concernée », explique-t-il. Cette loi, ajoute-t-il, vise à assainir la scène politique et éliminer « certains partis parasites ». Faisant le bilan de l'Alliance présidentielle, dont le MSP fait partie, à côté du RND et du FLN, Bouguerra Soltani dresse un tableau noir, sans toutefois remettre en cause cette coalition. Pour lui, l'alliance n'a réalisé qu'une partie infime du programme tracé. « L'alliance est restée, après 20 mois d'existence, figée au niveau central et horizontal. Chacun des trois partis ne s'est pas débarrassé de son égoïsme », conclut-il.