La deuxième conférence internationale sur les énergies renouvelables a débuté ses travaux hier à l'hôtel El Madar, à Beni Messous. Conçue pour être un espace de débats et d'échanges d'expériences, la rencontre, qui réunit près de 350 participants algériens et étrangers, avec la participation de 17 sociétés à l'exposition, a débuté par les interventions du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, du secrétaire exécutif de l'Organisation latino-américaine de l'énergie (Olade), Alvaro Rios-Roca, et de Patrick Lambert, directeur de l'Agence exécutive pour l'énergie intelligente (AEEI), un organisme créé en 2004 par la commission européenne pour mettre en œuvre le programme visant à réduire la dépendance énergétique de l'Union européenne et à améliorer sa sécurité d'approvisionnement via la promotion d'autres formes d'énergie et via la réduction de la demande d'énergie aussi. Pour le ministre de l'Energie, « la conférence constitue un espace privilégié de partage d'expériences et de débats sur les derniers développements dans le domaine des énergies renouvelables », et « ces trois journées permettront d'explorer les potentialités et de discuter des réponses possibles aux préoccupations liées aux énergies renouvelables dans leurs dimensions technologique, économique, sociale et environnementale ». Concernant l'expérience algérienne, le ministre a cité les 18 villages du grand Sud et les 3000 foyers de la zone steppique qui ont bénéficié de l'électricité rurale et de 16 autres villages isolés programmés dans le cadre du plan de l'électrification rurale 2005-2009. Ainsi que le mégaprojet d'une centrale hybride de 150 mW que Neal va réaliser avec la compagnie espagnole Abener à Hassi Rmel et le projet de réalisation d'une ferme éolienne de 10 mW. L'Algérie ambitionne de porter à 5% la part des énergies renouvelables dans le bilan de production électrique. Le secrétaire exécutif de l'OLE, qui a fait part de l'expérience de l'Amérique latine dans le domaine des énergies renouvelables, a appelé à développer la coopération entre les pays du Sud. Le directeur de l'agence européenne a réitéré le vœu de l'Union européenne de parvenir avec l'Algérie à un protocole d'accord de partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie. Pour ce responsable, ce partenariat renforcerait l'interdépendance qui existe déjà entre les deux parties, en citant trois axes : l'intégration des politiques énergétiques, le développement des infrastructures dans le secteur de l'énergie et les échanges d'expertises et de technologies. Les exportations de gaz algérien sont destinées déjà à 97% vers l'Europe, et il y a plusieurs mois, un haut responsable européen en visite à Alger avait demandé aux autorités algériennes de doubler le volume de ces exportations. Deux gazoducs relient déjà l'Algérie à l'Europe et deux autres sont en projet. Mais dans certains, notamment avec l'Espagne, l'Algérie se heurte à des obstacles qui risquent de remettre en cause le deuxième gazoduc vers l'Espagne. Le domaine du solaire peut être aussi un autre secteur où la coopération peut se développer avec le transfert de technologie, d'un côté, et l'exportation de l'électricité produite à partir du solaire, de l'autre. D'ailleurs, parmi les créneaux que l'Algérie peut développer, figure le solaire, vu son potentiel. Pour le ministre, qui s'exprimait devant la presse, le défi à relever est celui du coût, qui reste élevé, et l'Algérie espère avoir sa place dans la rude concurrence qui s'annonce déjà dans la maîtrise de la technologie.