Les gardes robes de l'histoireRiadh El Andalouss, El Founoun El Djamila, El Fen oua El Adab, El Bachtarzia, El Djenadia, El Cordoba, El Motribia, El Widadia et tant d'autres : à la seule évocation des noms des associations au programme, c'est la chair de poule pour nombre de mélomanes et les longs après-midi chauds sont vite oubliés dans l'ambiance andalouse à l'intérieur des jardins du Parc de loisirs de Blida. Des écoles de musique qui se succèdent, qui s'affrontent culturellement, qui échangent leurs expériences et qui enregistrent les différences caractérisant chacune d'elles. El Cordoba ne déroge pas à la règle et renferme en son sein un virtuose du mejboud, Abderrezak Sekkal. 71 ans et une montée sur scène majestueuse aux côtés de Nadjib Kateb, chef d'orchestre de l'association créée en 2002. Un premier prix national à Tlemcen dès 2003 et un autre régional à Alger la même année ainsi que 3 CD enregistrés et une participation prochaine, le 27 juin, au festival international de musique andalouse prévu à Oujda (Maroc). Que de chemin parcouru depuis l'hébergement de l'association dans les catacombes du Sacré Cœur chez Mgr Teissier jusqu'au local du Centre Mohamed V grâce à la gentillesse de MM. Zitouni et Lamarti. L'association El Cordoba est jeune mais ses éléments proviennent du Conservatoire national, de l'orchestre Fen El Djamil et Nadjib Kateb était lui-même chef d'orchestre à l'association Essendoussia de 1996 à 2000 et avait fait partie de l'Orchestre national de la radio avant de diriger l'orchestre d'El Fen El Djamil en 2001. C'est dire que tous les éléments des différentes associations se connaissent et n'émergent alors que ceux qui ont cette musique dans le sang. Il sera appris sur place que les répétitions d'El Cordoba durent près de quatre heures pour trois jours par semaine, ce qui n'est pas peu. En la personne de Sekkal, l'association dispose également d'un artiste dans l'art vestimentaire et qui révèle : « J'ai appris cet art de la fetla et du mejboud de Ghaouti, mon père, qui l'a hérité de sa mère Hamdi Khedoudja. Nous sommes originaires de Tlemcen et sommes venus à Alger en 1963. » Il se mariera à une Algéroise dix ans plus tard et lui fera aimer cet art où les deux deviendront une référence pour tout le pays. Exposition au Japon, défilés multiples à Alger et des modèles qui n'en finissent pas, suscitant l'envie chez tout le monde. « Je regrette que les jeunes n'ont pas la patience d'apprendre ces métiers qui sont un pan de notre culture. Mon fils a repris le flambeau à mes côtés et nous nous sommes spécialisés dans le vêtement algérois. » L'association El Cordoba entrait en scène au niveau du Parc des loisirs de Blida juste après le passage d'El Motribia et les seroual et qat étaient scrutés de bas en haut par tous les présents, forçant ainsi l'admiration. A eux seuls, ils méritaient tous les applaudissements.