Au programme plusieurs associations musicales et notamment la diva Zakia Kara Terki. La septième édition de la manifestation musicale «spécial terroir» de Blida se déroulera du 14 au 22 juin 2007 au niveau du Parc des loisirs familial de la ville des Roses (route de la Chiffa) et aura comme style cette année, le hawzi. Cette manifestation avait débuté en 1998 à la suite d'une initiative du ministère de la Culture de l'époque sur proposition de la Direction de la culture et des autorités locales en la consacrant exclusivement à la chanson hawzie pour permettre sa renaissance et son développement en défiant le risque sécuritaire. Blida était synonyme de Kaboul et il fallait redonner espoir à la vie par la culture, notamment du terroir, de l'authenticité et de la beauté. Par le chant, la musique, la danse et le verbe style hawzi, on avait osé en bravant les difficultés. Les grands spécialistes et chanteurs de la musique traditionnelle avaient répondu présent dont le regretté Cheikh EL Basri à la voix et au jeu musical très prisés et citadin. C'est ainsi que durant les trois dernières années de la décennie 90, la wilaya de Blida avait pris le flambeau en consacrant durant cette période le style nouba (sanâa). L'on se souvient, durant cette époque, de l'importante médiatisation qu'ont connue ces manifestations musicales, et ce, à travers des directs sur notamment Radio El Bahdja ou des diffusions et rediffusions sur la Télévision nationale. Et dire que cela avait énormément enrichi les vidéothèques de l'Entv et les discothèques de l'Enrs. En 2000, c'était la dernière manifestation avant de connaître une éclipse jusqu'à 2006. Pour Melle Benkeddache Khalida, chargée notamment du dossier culture au niveau de la wilaya de Blida, il s'agit de journées musicales et non de festival puisqu'elles ne sont pas encore «institutionnalisées». Elles entrent dans le cadre de la préservation et de la promotion d'un style musical ancestral, «d'où l'intérêt que porte la wilaya à ce genre de manifestation. C'est un espace culturel important qui regroupe pendant plus d'une semaine plusieurs formations musicales et chanteurs de renom tout en représentant les trois écoles du pays, à savoir le malouf de Constantine à travers son mahdjouz (synonyme de hawzi), le gharnati de l'Ouest et l'école du Centre», nous dira-t-elle. Le repli était dû à une certaine attitude qui considérait la tenue de ces journées comme étant un énorme gaspillage de «deniers publics». Depuis 2006, les choses et les esprits ont évolué puisque l'actuel wali a décidé de reprendre l'initiative en vue de mieux valoriser la culture du terroir. Cette manifestation sera inaugurée, en dehors des autorités locales, par le chantre du malouf, El Hadj Mohamed Tahar El Fergani et son fils Salim, ainsi que par deux formations musicales, qui sont «l'orchestre El Wissal» de Blida et de «l'association Essalem» de Nedroma. Elle s'achèvera le vendredi 22 juin par les deux associations «Essawahil» de Annaba et «Nedjma» de Blida. Le chanteur de cette journée sera le grand El Hadj Mohamed Ghaffour. Durant les neuf jours de cette rencontre, 18 associations musicales et 9 chanteurs monteront donc sur la scène du Parc des loisirs en apportant au public en général et aux mélomanes en particulier, en «choeur» ou en «solo», joie, gaieté et surtout ambiance joviale et bon enfant, et ce à travers un style musical appelé «el hawzi». L'entrée, il faut le signaler, est gratuite. On relève la participation, vendredi 15 juin, de l'association «El Fen Wa Nachat» de Mostaganem, de «Erryadh EI Andalouss» de Blida ainsi que de la chanteuse Rym Hakiki. Le lendemain connaîtra le passage d'«El Fen Wa El Adab» de Blida et de l'association «El Founoune El Djamila» d'Alger. Le chanteur programmé pour samedi est Djamel Bensamet qui terminera, quant à lui, la journée en beauté... Les deux formations musicales, en l'occurrence «El Bachtarzia» de Koléa, «EI Djenadia de Boufarik» feront leur passage à côté du chanteur Ismaïl Hakem, le dimanche. Le chantre blidéen, Mustapha Benguergoura, sera présent lundi à côté de l'association «El Motribia» de Blida, et de «l'association El Kortoba» d'Alger. Un grand chanteur de la ville des Roses, Farid Khodja, sera également au rendez-vous mardi à côté d'«El Kortobia» de Médéa, d'«El Fen El Açil» de Khemis Miliana. Les journées de mercredi et jeudi seront marquées respectivement par le passage de l'association «El Annassir El Andaloussia» de Miliana, d'«El Widadia» de Blida, du chanteur Nasreddine Boukadir ainsi que de l'association «Dar El Gharnatia» de Koléa, de l'association «Ahbab Cheikh El Sadek Bejaoui» de Béjaïa et de la diva Zakia Kara Terki. Notons, enfin, que d'après notre interlocutrice, le hawzi est un produit musical populaire et purement algérien. Il est né à Tlemcen, il y a plusieurs siècles, et demeure un dérivé de l'andalou. Son appellation provient d'«El Hwaza», c'est-à-dire les alentours d'une ville. Il a été appelé ainsi parce qu'il s'adressait aux «banlieusards», eux qui étaient «privés» d'un genre musical puisque la cible du chant andalou fut la bourgeoisie de l'époque.