Cette importante infrastructure, dédiée au cheval depuis les années 1920, a connu un lifting en profondeur pour servir d'arène au Grand prix du président de la République pour lequel on a aggloméré, cette fois-ci, une prestigieuse épreuve réservée à la finale du championnat méditerranéen des jockeys. La participation de la France, de l'Italie, de la Grèce, de l'Espagne, de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc a été confirmée, une affiche si tentante qu'elle ne manquera pas d'attirer des milliers d'amis du cheval, enchantés par cette offrande exceptionnelle que leur a réservée la Société des courses hippiques et du pari mutuel (SCHPM) toujours à « cheval » lorsqu'il s'agit de défendre au mieux les intérêts de leur principal bailleur de fonds : le parieur. En décidant la réouverture de ce champ de courses pour la circonstance… seulement (car il est important de souligner que l'OPLA, le principal exploitant des lieux en concession, a prêté à la SCHPM pour le GPP seulement), la SCHPM entend rendre un hommage appuyé au cheval et rendre le sourire à ceux qui auront l'heur de trouver une place dans les travées des tribunes ou tout au long de la lice longeant la piste, particulièrement les anciens du Caroubier, comme on les désigne affectueusement, qui ne manqueront certainement pas d'écraser une larme à la mémoire d'une nostalgie difficile à contenir. L'ex-Petit Longchamps recèle une histoire, une longue histoire où certaines ont « grillé » une bonne portion de leur vie à vivre de près les majestueuses foulées que seul un cheval de race peut produire. Par image comparative, ce que peuvent bien ressentir les inconditionnels du MCA, de l'USMA, de l'ESS ou de la JSK à la vue de leurs idoles sur la pelouse. Si la fête risque fort d'être totale, l'appréhension se lit déjà sur le visage des fans et des responsables de la SCHPM : que deviendra le Caroubier après le 21 juin ? Réponse éloquente du directeur général de la SCHPM, Mohand Amokrane Boualit : « On ignore tout du devenir de ce champ de courses que l'OPLA a mis à notre disposition conjoncturellement le temps d'organiser le Grand prix du Président. » Mais n'est-il pas plus logique d'en finir avec le pourquoi et le comment de son fonctionnement en l'affectant définitivement à la SCHPM, détentrice naturelle du monopole de fait du jeu de turf et organisatrice historique, comptabilisant des décennies d'activité dans le domaine ? C'est autant garder le temple du football 5 Juillet fermé à la pratique et obliger l'EN ou les grandes équipes de la capitale à évoluer à Attatba ou à Magtaâ Kheïra… C'est le vœu le plus cher du DG de la SCHPM qui conclut : « Raisonnablement et logiquement, les autorités chargées de ce dossier devraient trancher en notre faveur et la vocation de cet hippodrome n'en sera que sauvegardée. Son exploitation permanente procure énormément d'avantages et de profits collatéraux à tous les partenaires gravitant autour. En fait, rétablir les choses dans leur contexte naturel, sans aucune forme de fioritures. »