L'un des dix condamnés par contumace, le 29 février dernier, à dix ans de prison ferme dans l'affaire de la BCIA, a comparu hier devant le tribunal criminel d'Oran après qu'il se soit rendu sur conseil de son avocat au mois de mars dernier au parquet général pour introduire une opposition à sa dernière condamnation. S. Boualem, 38 ans, petit commerçant de son état, était accusé de participation à dilapidation de deniers publics. Le préjudice qu'il aurait fait subir à la Banque extérieure d'Algérie (agence de Sig) s'élève à plus d'un milliard deux millions de centimes, selon l'acte d'accusation. En termes plus clairs, le mis en cause a, et selon ses déclarations au juge d'instruction qu'il a d'ailleurs réitérées hier devant le tribunal, signé à blanc des documents bancaires « tout en ignorant leur valeur ou leur destination ». En fait, ces documents n'étaient autres que des lettres de change (deux) d'une valeur de 620 millions chacune que deux commerçants avaient empochées sans qu'aucune opération commerciale n'ait été effectuée. Ces derniers ont été jugés et condamnés avec les 45 accusés dans l'affaire dite des « traites avalisées de la BCIA » et dont le procès s'est ouvert le 29 février pour se terminer le 28 janvier dernier. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis contre le prévenu cinq années de prison ferme pour « avoir sans nul doute empoché une contrepartie financière en échange de sa signature des lettres de change ». L'avocat de la défense qui a axé sa plaidoirie sur la méconnaissance de son mandant des desseins inavoués des deux commerçants a plaidé non coupable et réclamé l'acquittement pour son client. Le tribunal ne l'a pas entendu de cette oreille et a infligé à ce dernier trois ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende.