Mené à un rythme effréné, le périple sétifien du chef de l'Etat s'est poursuivi hier. Les innombrables escales de Bouteflika, qui s'est rendu dans de nombreux points de quatre daïras (Djemila, El Eulma, Aïn Azel et Aïn Oulmène), ont été marquées par des observations et remarques adressées aux responsables de l'AADL, sommés de livrer des logements d'un certain standing et à des prix raisonnables. Sétif. De notre bureau La mauvaise gestion des villes gangrenées par la crasse et les bâtisses inachevées n'a pas échappé à la critique de Bouteflika, au parfum de lifting de dernière minute. Lors de ces étapes, le secteur de la jeunesse et des sports a accaparé la part du lion. Des structures ont été inaugurées et de nombreux complexes de proximité ont été lancés. En apprenant que la séculaire Djemila (ex-Cuicul), un site témoin des anciennes civilisations, qui vient de bénéficier d'une belle salle omnisports, ne possédait toujours pas une piscine devant permettre à la masse juvénile d'une région qui a tant souffert des exactions des tangos, d'atténuer les effets pervers d'une saison caniculaire, le premier magistrat du pays instruit sur-le-champ les responsables à doter la cité d'un bassin. En faisant un tour au musée archéologique de Djemila, contenant des fresques et mosaïques d'une incommensurable valeur historique, Bouteflika, ayant donné le feu vert pour les travaux de restauration du site, n'a soufflé mot sur les préjudices causés au patrimoine national reconnu mondialement. D'autant que les vestiges des différentes civilisations peuvent être une source de devises fortes, comme c'est d'usage chez nos voisins faisant du tourisme une industrie. La virée à El Eulma, la deuxième agglomération de la wilaya et l'une des plus importantes cités commerciales du pays, a été le clou de la journée. Accueilli par une foule très nombreuse, n'ayant pas oublié de scander « El Eulma wilaya, El Eulma wilaya », le Président, qui entame l'inspection par l'inauguration des 500 logements AADL confiés en 2001 aux Chinois de la CSCEC ayant mis, tenez-vous bien, six ans pour achever les travaux. Le coût et la qualité de l'ouvrage n'ont pas échappé aux observations de Bouteflika qui demande aux responsables concernés de revoir en la matière leurs copies. « Non seulement les logements sont proposés à des prix inabordables pour des citoyens qui leur tournent désormais le dos mais la qualité laisse à désirer. Il faut désormais prendre en considération le rapport qualité/prix et revoir à la baisse l'apport des souscripteurs », dit le chef de l'Etat. La sortie de Bouteflika va sans nul doute faire plaisir aux citoyens à la quête d'un toit, obligés le plus souvent à se saigner pour une produit bas de gamme. Ces derniers attendent à cet effet du concret. L'hôte de marque des hautes plaines a par la suite inauguré la piscine olympique. Lancée en 1995, cette structure n'entre en exploitation que douze années après. Estimé initialement à 70 millions de dinars, le projet, qui aura coûté au Trésor public 141 640 000 DA, soit le double de la première enveloppe, a été « pénalisé » par une histoire de profondeur du bassin, faut-il le rappeler. Comme la presse écrite est tenue à l'écart, on ne sait vraiment pas si ce « détail » concernant ce long retard ayant privé des années durant les jeunes de l'ex-Saint Arnaud d'une telle structure, a été ou non communiqué au premier responsable du pays. Etant par excellence une cité de négoce, le Président a, à l'occasion, inauguré un centre commercial d'une capacité de 237 locaux financé par les opérateurs ayant déboursé plus de 149 742 221 DA. Il convient de souligner que ces derniers sont sur le point d'entamer les travaux de l'ambitieux projet de la ville commerciale et pour lequel une enveloppe de 65 millions de dollars est prévue. Une fois achevée, la cité dégagera plus de 6000 emplois permanents. L'après-midi, le chef de l'Etat et les 14 ministres se sont dirigés vers le sud de la wilaya ayant bénéficié d'un bon pactole relatif au programme des Hauts Plateaux initié par Bouteflika qui a inauguré l'hôpital de 120 lits réalisé à Aïn Azel. A ce propos, des citoyens et observateurs s'interrogent. « C'est bien de réaliser de telles infrastructures devant améliorer une aléatoire couverture sanitaire. Les responsables ont-ils pensé au personnel devant prendre en charge la future gériatrie et le centre anticancéreux ? », diront des professionnels et simples citoyens qui mettent sur le tapis l'inscription d'un nouveau CHU sachant que l'ancien, construit dans les années 1940, ne répond plus aux besoins d'un bassin de plus de cinq millions d'âmes.