Le quotidien nous réserve souvent sa part de faits ou d'événements qui peuvent paraître saugrenus, amusants, truculents ou choquants. C'est selon. Le jugement devient ardu et on ne sait plus sur quel pied danser et à quel saint se vouer. On apprend, par l'intermédiaire d'un brave correspondant de presse, qu'un mendiant peut gagner l'équivalent de 2000 DA par journée, passée à fendre le cœur des gens, quérir leur mansuétude, titiller leurs cordes sensibles et les pousser à la charité. Les mendiants les plus habiles et les plus performants peuvent, à l'occasion, dépasser copieusement la barre des 2000 DA. Autrement dit, la mendicité peut rapporter gros pourvu qu'on sache y mettre l'art et la manière. Pour peu que l'on se fie aux propos qui circulent par ci, par là, la « légende » des mendiants bâtisseurs et roulant carrosse n'est plus une vue de l'esprit. Un colportage des médisances gratuites et méchantes. Des cancans de vieilles commères versées dans le papotage et le persiflage. Peut-on encore qualifier d'indigente ou de miséreuse une personne qui grappille autant d'argent chaque jour que Dieu fait ? La détresse peut ne pas être là où on croit qu'elle existe. Que l'on s'entende bien et correctement. Je n'appelle pas au boycott ni à une quelconque remise en question. Je m'étonne tout bonnement et m'interroge en toute innocence. Tenter de faire atterrir une pièce de monnaie pour essayer de soulager et d'aider ne semble pas relever du jeu d'enfant. Les dés peuvent être pipés et le terrain miné. La générosité du cœur se heurte à des ruses de scioux.Encore un dilemme.