L'agression qu'a connue la plage de La Fontaine des sangliers, appelée aussi Aïn Lakssab, reste indélébile quelles que soient les opérations de sa remise en l'état. Pourtant, dès l'implantation, au niveau de cette plage, du chantier de l'entreprise Meditram, laquelle est chargée des travaux d'extension du port de Collo au début des années 1990, des voix s'étaient élevées pour épargner cette plage de la main destructrice des inconscients, sans succès. Pourtant, il était dit que ce chantier n'aurait pas d'incidences sur la beauté de cette plage. Cependant, après une quinzaine d'années d'agression et de privation, elle est certes rouverte cette saison à la baignade, seulement voilà, dans quel état ? Le béton a couvert une importante superficie de cette plage, qui aura été non seulement un chantier de fabrication des blocs de béton, mais aussi, un lieu de stockage. Au lieu du sable propre, fin et doré qui fait sa réputation à l'entrée de la ville de Collo, on a droit à une couche de béton, des carcasses d'engins et des déchets de tous genres. Les véhicules des baigneurs peuvent désormais y accéder comme pour un parking. Outre cette agression caractérisée contre un site naturel, deux autres déversements des eaux usées ont fait leur apparition. C'est ce qui a également fait réagir l'association écologique locale, qui ne cesse d'interpeller les autorités concernées et la direction de cette entreprise, laquelle n'a pas respecté son cahier des charges, à savoir la remise en l'état de cette plage à la fin des travaux. En effet, dans d'une requête, l'association El Manara de Collo, demande à la direction de cette entreprise d'intervenir « pour le réaménagement de cet espace vital à son état d'origine dans les plus brefs délais ». Cette association demande, entre autres, le décapage du béton en profondeur et le nettoyage des débris de ferraille. Puisse Aïn Lakssab retrouver, un jour, ses chérubins vu que cette plage est la moins profonde de tout le littoral colliote.