Bouzeguène est une localité des hauteurs de Tizi Ouzou où le cinéma s'est croisé avec les arts plastiques dernièrement. Trois jeunes, le peintre Billel Cheikh et les cinéastes Saïbi Malek et Amroun Omar, ont organisé, au centre culturel du chef-lieu, une semaine d'information sur les arts plastiques et le cinéma. L'exposition paraissait aux yeux du public comme une passerelle entre le cinéma et la peinture. De la patience et de l'attention car il y a des œuvres remarquables auxquelles l'œil, parfois fatigué, ne fait plus attention, mais qui se cachent, se dissimulent, dans un ensemble compact, fourni, peut-être trop vaste pour être digéré en une seule visite. Billel peint des tableaux d'une rare beauté à telle enseigne qu'ils nous renvoient à Picasso, Renoir, Issiakhem…Sa peinture est aussi attachante que le peintre qui l'a composée. Il a peint Slimane Azem, Mouloud Mammeri, Matoub Lounès, Lounis Aït Menguellet, décomplexé le nudisme, caricaturé la société. « Je ne veux parler que peinture, pourquoi parler d'autre chose ? Avec la peinture, on parle de tout, on arrive à tout. La peinture ne saisira le mystère de la réalité que si la peinture ne sait pas comment s'y prendre. L'art de peindre n'est que l'art d'exprimer l'invisible par le visible. Un tableau est une somme d'additions. Chez moi, un tableau est une somme de constructions ». Billel parle bien aussi. Pinceaux et mots se sont croisés également. Une conférence-débat sur les arts plastiques a eu lieu pendant que s'est déroulé un cycle d'enseignement et d'écriture du scénario sous la conduite de deux cinéastes amateurs spécialistes du court métrage. Malek et Omar se sont consacrés aux aspects formels de l'écriture. Savoir rédiger et présenter un scénario ont été les objectifs. Huit films ont été présentés, suivis de débats et analyses des synopsis. Aux questionnements des apprenants, les animateurs répondent par des suggestions qui correspondent aux erreurs à ne pas commettre, rendant les explications et les démonstrations plus didactiques. L'exemple de Bouzeguène est à méditer.