Le Festival de la musique gnawi se tient à l'agora de Riadh El Feth avec toujours ce public qui se fait rare. L'organisation bat, assurément, de l'aile. Les techniciens, visiblement dépassés, ne réussissent toujours pas à faire les réglages nécessaires. Les artistes rongent leur frein et les spectateurs aussi. Prévus à 19 h, les spectacles débutent toujours en retard. Il n'est pas également rare de voir des personnes indélicates s'en prendre, sans la moindre raison, aux agents de sécurité. Ces derniers, qui ont eu souvent maille à partir avec des spectateurs, qui « ne sont là que pour faire du mal », assurent qu'ils ne peuvent prendre en charge seuls l'aspect sécuritaire du festival, en dépit de leur nombre. Nullement présents en nombre, les policiers, mieux dotés, doivent aussi être de la partie. Il y va de l'image du festival. Des familles ne daignent pas venir, craignant d'avoir à affronter les desiderata des jeunes venus se défouler. Le spectacle continue sans que les organisateurs n'apportent les rectificatifs nécessaires. Ceux-ci doivent prendre à bras-le-corps ces aspects qui vont déteindre, à coup sûr, sur le festival. Le musicien libanais, qui a rejoint la scène avant-hier, a laissé libre cours à ses penchants d'acteur et laissé de côté son travail de musicien. Il s'essaie à des acrobaties sans y parvenir vraiment. Les spectateurs apprécieront plus l'acteur que le musicien. A défaut d'écouter une musique de bonne facture, rient aux éclats. Les musiciens, qui se sont relayés sur la scène lors du spectacle du Libanais, ont fait dans l'improvisation. Assurément étourdis par les sons qui sont loin de répondre aux canons qu'exige la musique gnawi, des jeunes supporters improvisent de leur côté des chants de leur équipe fétiche, le Mouloudia d' Alger. Les jeunes du groupe ont fait une entrée fracassante en allant à l'encontre du public. La musique gagnera en intensité et une partie du public se déhancherera aussi. Le répertoire qu'a présenté ce groupe algérien ne laisse pas de doute sur les influences du groupe. On y trouve des similitudes certaines avec ce groupe algérien qui laissera sa marque dans le genre gnawi, Gnawa Diffusion, en l'occurrence, qui a fait son concert d'adieu il n'y a pas longtemps.